TwitterTwitter GoogleGoogle Feedburner RSSSyndication Moteur de rechercheRecherche AbonnementLettre d'info FacebookFacebook
La République des Lettres

Carlos Fuentes

Carlos Fuentes

Biographie : qui est Carlos Fuentes ?

Par Jean Bruno, dernière édition le mercredi 16 février 2011.

Fils du diplomate mexicain Rafael Fuentes Boettiger, Carlos Fuentes voit le jour le 11 novembre 1928 à Panama (capitale du Panama). Il passe sa petite enfance dans cette ville, puis suit les affectations de son père à Quito (Pérou), Montevideo (Uruguay), Rio de Janeiro (Brésil), Washington (Etats-Unis), Santiago du Chili (Chili) et Buenos Aires (Argentine).
En 1944, Carlos Fuentes rejoint Mexico où il passe son baccalauréat en 1946 avant de suivre des cours au Collège français. En 1949 il entame des études de droit à l'Université nationale autonome de Mexico puis complète son cursus par un troisième cycle à l'Institut des Hautes Études de Genève (Suisse) tout en travaillant auprès de l'Organisation Internationale du Travail pour le compte du Ministère des Affaires étrangères mexicain (1950-1952).
Carlos Fuentes commence à écrire vers l'âge de 20 ans. Ses premiers textes sont publiés dès 1948 dans plusieurs revues politico-littéraires mexicaines comme entre autres Manana et Ideas de mexico. En 1954 il publie un recueil de nouvelles intitulé Jours de carnaval. L'année suivante il fonde avec Octavio Paz et Emmanuel Carballo la Revista Mexicana de Literatura (Revue Mexicaine de Littérature). Son premier roman, La plus limpide région, une fresque de la ville moderne de Mexico, est publié en 1958, suivi en 1959 de Les bonnes consciences. On le classe dès lors, sans doute un peu vite, dans ce qu'on appellera le "Réalisme magique" latino-américain. À l'époque Directeur du service des relations culturelles du Ministère des Affaires étrangères, il décide d'abondonner un temps la diplomatie pour devenir rédacteur au journal El Espectador, épouser l'actrice Rita Macedo, et voyager à Cuba où il défend activement la Révolution menée par son ami Fidel Castro.
De 1960 à 1980, Carlos Fuentes publie une oeuvre profonde et complexe qui l'installera comme comme l'un des maîtres de la littérature latino-américaine aux côtés de l'argentin Julio Cortazar, du mexicain Octavio Paz, du colombien Gabriel Garcia Marquez et du péruvien Mario Vargas Llosa. Parmi les principaux livres de cette époque, citons notamment La mort d'Artemio Cruz (1962, où il décrit un Mexique trahi par un révolutionnaire arriviste), Le Chant des aveugles (Nouvelles, 1964), Peau neuve (1967), Zone sacrée (1967), Anniversaire (1969) et Notre terre (1975). Au théâtre, il donne Le Borge est roi (1970, monté par Jorge Lavelli) et Tous les chats sont gris (1971). Il consacre des biographies à plusieurs auteurs qu'il admire ou qui influencent son oeuvre: William Faulker, Herman Melville, Jean Genet, Luis Bunuel ou encore Jane Austen. Membre du Parti Communiste, très critique sur certaines orientations du Mexique moderne, il publie des essais politiques et historiques comme entre autres La Révolution de mai (1968) ou Temps mexicain (1972).
Carlos Fuentes participe en 1965 à la création de la maison d'édition mexicaine "Siglo XXI" où il dirige avec Octavio Paz la collection littéraire Obregon. Il divorce de Rita Macedo, qui lui a donné une fille, Cécilia, en 1962. Il épouse en 1973 la journaliste Sylvia Lemus avec qui il aura deux enfants: Carlos Fuentes Lemus (futur artiste peintre), né en 1973, et Natascha née en 1974, tous deux décédés jeunes. Cette année-là, il est nommé ambassadeur du Mexique en France (poste qu'il occupera jusqu'en 1977). Un vaste roman historique, Terra Nostra (1975), où il s'est donné pour ambition de restituer à ses contemporains la mémoire de leur passé, y compris les mythes pré-hispaniques, lui vaut en 1977 le prix Romulo Gallegos, la plus haute distinction littéraire d'Amérique latine. Exerçant ses fonctions diplomatiques, il partage sa vie entre Mexico, Londres et Paris.
À partir des années 1980, considéré dans le monde entier comme l'un des plus importants romanciers contemporains, Carlos Fuentes poursuit une oeuvre qu'il rassemble désormais sous le titre générique de L'Âge du Temps. Tout en enseignant dans plusieurs universités américaines (Columbia, Cambridge, Princeton, Harvard,...), il publie entre autres Une certaine parenté (1980), L'Eau brûlée (1981), Le vieux Gringo (1985), Christophe et son oeuf (1987), La Campagne (1990), L'Oranger (1992), Diane ou la Chasseresse solitaire (1994, un récit de sa liaison passionnée avec l'actrice Jean Seberg), Les années avec Laura Diaz (1999) et L'Instinct d'Inez (2001).
Carlos Fuentes double également son oeuvre de fiction d'une importante réflexion sur la littérature et l'écriture. Dans Le nouveau roman hispano-américain (1969), La Maison à deux portes (1971) et Géographie du Roman (1993), il explore la littérature de langue espagnole; dans Cervantes, ou la critique de la lecture (1976) et Ce que je crois (2002), il éclaire plus précisément le sens de son expérience d'écrivain.
Carlos Fuentes obtient le Prix National de Littérature en 1985 et le prestigieux Prix Cervantès en 1987 pour l'ensemble de son oeuvre. En France, François Mitterrand lui décerne la Légion d'Honneur en 1992.
En 2004, son pamphlet Contre Bush critique violemment l'impérialisme des Etats-Unis ainsi que la politique étrangère menée par l'administration néo-conservatrice de George W. Bush. Dans ses derniers titres: Le bonheur des familles (2006), En inquiétante compagnie (2007) et La volonté et la fortune (2008), Carlos Fuentes continue de confronter le temps historique du Mexique moderne aux profondeurs d'un temps mythique et légendaire universel.

TwitterTwitter GoogleGoogle Feedburner RSSSyndication Moteur de rechercheRecherche AbonnementLettre d'info FacebookFacebook
Copyright © La République des Lettres, mercredi 11 mai 2011