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Littératures francophones : Le 26e Salon du Livre de Paris reçoit 40 écrivains francophones

Quelque 1.200 éditeurs et 3.000 auteurs seront présents du 17 au 22 mars au Parc des expositions de la Porte de Versailles pour présenter et/ou dédicacer leurs livres. La littérature francophone, dont l'étonnante vitalité tranche avec le recul de l'usage de la langue française dans le monde, est cette année l'invitée d'honneur. Venus du monde entier (Maroc, Grèce, Québec, Sénégal, Liban, Vietnam, Haïti, etc.), 40 auteurs représentatifs de cette Francophonie littéraire rencontreront le public sous l'arbre à palabres du Salon.
• Dimitri Analis
Dimitri Analis est né en 1938 à Athènes. Homme de double culture, il a choisi la langue française. Après des études de droit et de sciences politiques, il a été diplomate. Il a publié plusieurs recueils de poèmes et a également traduit en grec Yves Bonnefoy, Julien Gracq et d'autres poètes français.
• Hélé Béji
Hélé Béji est née en 1948 à Tunis. Agrégée de lettres modernes, elle a enseigné la littérature à l'université de Tunis, avant de travailler à l'Unesco puis de fonder, en 1997, le Collège international de Tunis. Ses recherches portent sur l'anthropologie de la décolonisation et sur les rapprochements entre la femme occidentale et la femme orientale. Elle se fonde sur son propre itinéraire, née dans une société musulmane au sein d'une famille tolérante "qui a pu observer les traditions sans en subir les contraintes ni les interdits". Elle est l'auteur de nombreux articles dans les revues Le Débat et Esprit.
• Rajae Benchemsi
Rajae Benchemsi est née en 1957 à Meknès. Après avoir vécu à Paris où elle a fait des études de littérature et écrit une thèse sur Maurice Blanchot, elle a enseigné à l'École normale supérieure de Marrakech. Elle travaille pour la télévision marocaine, où elle présente une émission littéraire hebdomadaire. Son oeuvre met en lumière les contradictions et les complémentarités de la société marocaine d'aujourd'hui, grâce à des personnages opposés par leur passé comme par leur culture et confrontés à leurs origines (Marrakech, lumière d'exil) ou aux douleurs de l'histoire du pays (Houda et Taqi).
• Maïssa Bey
Maïssa Bey est née en 1950 au sud d'Alger. Elle fait des études de français avant de devenir enseignante. Elle travaille aujourd'hui comme conseillère pédagogique à l'Education nationale. Elle est fondatrice et présidente d'une association de femmes algériennes, "Paroles et écriture". Son oeuvre tente de briser les secrets et les tabous de l'histoire et de la société algériennes, de rompre les silences et les non-dits dans la confrontation des passés et des générations. Elle a été l'invitée des "Belles Etrangères Algérie" en 2003.
• Beyrouk
Beyrouk est né en 1957 à Atar en Mauritanie. Son père était instituteur à l'école coloniale française. Après son apprentissage à l'école coranique, il fréquente l'école française et poursuit des études de droit au Maroc. De retour au pays, il travaille dans la presse, d'abord audiovisuelle, puis écrite. En 1988, il fonde le premier journal indépendant de son pays, Mauritanie demain, dont l'aventure s'arrêtera en 1994. Il exerce actuellement la fonction de conseiller au sein de l'Agence Mauritanienne d'Information (AMI). Il a publié de nombreux contes et nouvelles dans les colonnes des journaux mauritaniens, notamment Chaab. Son premier roman, Et le ciel a oublié de pleuvoir, relate l'ascension d'un esclave affranchi jusque dans les couloirs du pouvoir.
• Ken Bugul
Mariétou Mbaye Biléoma est née en 1948 au Sénégal. Elle vit à Porto-Novo au Bénin où elle dirige un centre de promotion d'oeuvres culturelles et d'objets d'art et d'artisanat. En 1983, elle publie Le Baobab fou, un premier roman d'inspiration autobiographique qu'elle signe sous le pseudonyme de Ken Bugul, nom donné à son héroïne et qui signifie en wolof "personne n'en veut". Depuis, elle a gardé cette signature pour l'ensemble de son oeuvre. Après des études de communication et de développement, elle fut fonctionnaire internationale dans de nombreux pays africains, où elle s'est investie dans le domaine de la planification familiale. Depuis 1994, elle se consacre à l'écriture, partagée entre création, interventions et animations d'ateliers. Romancière, elle a souvent puisé dans son propre itinéraire, sans renier aucun aspect de son passé, pour dévoiler, dans une oeuvre aux accents féministes, l'indéniable singularité d'une trajectoire entre société traditionnelle et monde moderne.
• Florent Couao-Zotti
Florent Couao-Zotti est né en 1962 à Phobé au Bénin. Après des études de lettres modernes, il devient journaliste puis décide de suivre une formation d'entrepreneur culturel. Actuellement, il est professeur de lettres dans un lycée à Cotonou et consultant culturel. Dans son oeuvre dramatique comme dans ses romans et nouvelles, cet écrivain béninois plonge volontiers dans les univers violents des zones d'ombre et des lieux troubles de la ville, en particulier de Cotonou, la capitale béninoise.
• Denis Deprez
Denis Deprez est né en 1966, en Belgique. Il suit les cours de l'Institut Saint-Luc de Bruxelles avant de créer, avec un groupe de dessinateurs, Frigo Production, qui deviendra par la suite les éditions indépendantes Frémok, chez qui paraissent les fanzines Frigorevue et Frigobox. En 2002, il signe Frankenstein, une adaptation du roman de Mary Shelley, puis une adaptation d'Othello de Shakespeare et participe à l'exposition de François Schuiten au théâtre d'Angoulême à l'occasion du 30e festival international de la Bande Dessinée. Il a également illustré le roman de Jean Rouaud, Les Champs d'honneur.
• Boubacar Boris Diop
Boubacar Boris Diop est né en 1946 à Dakar. Romancier et essayiste, il a longtemps exercé les fonctions de journaliste et dirigé un quotidien indépendant, Le Matin de Dakar. L'écrivain sénégalais va volontiers chercher dans les hypothèses du roman de politique-fiction (Le Temps de Tamango) ou dans les "traces" d'une histoire plus récente (Thiaroye, terre rouge et Murambi), la matière de ses écrits, conjuguant, avec habileté et exigence, réflexion politique et originalité littéraire. Il est aussi l'auteur de nombreux articles critiques et, en 2003, d'un roman, Doomi Golo, écrit en wolof.
• Alfred Dogbé
Alfred Dogbé est né en 1962 à Niamey. Enseignant, de 1981 à 1997, il est professeur de lettres dans différents collèges et lycées puis chargé de cours à la faculté des lettres et sciences humaines de Niamey. Il s'est investi dans l'animation socio-culturelle et a participé à la vie de plusieurs associations culturelles ou littéraires, avant de se consacrer à l'écriture, au journalisme, à la mise en scène, à l'animation d'ateliers d'écriture. Au théâtre, il a adapté et mis en scène ses propres pièces (Tiens bon Bonkano, La Geste de Zalbarou), certaines nouvelles (Bon voyage, Don Quichotte) mais aussi Shakespeare (Richard III/Africa). Il est également l'auteur d'un scénario de film pour enfants, Le Cadeau d'anniversaire.
• Emmanuel Dongala
Emmanuel Boundzeki Dongala est né en 1941, d'un père congolais et d'une mère centrafricaine. Il passe son enfance et son adolescence en République populaire du Congo, poursuit ses études aux États-Unis et en France, avant d'enseigner la chimie à l'université de Brazzaville. Il a longtemps animé le Théâtre de l'Eclair qui a présenté à Brazzaville des oeuvres de ses compatriotes mais aussi de Sartre et de Mishima. Lors du conflit congolais de 1997, il quitte Brazzaville avec sa famille. Grâce au soutien actif de Philip Roth, il trouve refuge aux États-Unis, où, écrivain de formation scientifique, il enseigne à la fois la littérature francophone et la chimie. Son oeuvre de romancier et de nouvelliste l'a amené à la fois vers les maquis de l'Afrique australe (Un fusil dans la main, un poème dans la poche), dans l'univers musical de John Coltrane et le quotidien de la vie congolaise (Jazz et vin de palme) ou dans les dérives meurtrières des enfants-soldats (Johnny Chien Méchant).
• Edem
Edem est né en 1975 à Apégamé au Togo. Il vit actuellement au Québec. Titulaire d'un DESS en développement culturel, il est docteur en littératures francophones et collabore à plusieurs revues universitaires. Il a publié quelques nouvelles et son premier roman, Port-Mélo, vient de paraître. Dans ses textes, le jeune romancier togolais multiplie les références et les connivences littéraires, explicites ou non. Il installe personnages et lecteurs au coeur même de l'écriture, comme dans Port- Mélo, avec un mystérieux carnet dans lequel son héros tient une macabre comptabilité des disparus alentour.
• Letitia Ilea
Letitia Ilea est née en 1967 à Cluj en Roumanie où elle vit. Elle est aujourd'hui professeur de français et termine sa thèse sur Boris Vian. Poète, elle a tout d'abord écrit en roumain, se traduisant elle-même en français. Depuis quelques années, elle écrit aussi directement en français. En 2001, elle a participé à la Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne et, plus récemment, en 2004, elle a été invitée par le Centre International de Poésie de Marseille et en 2005 par "les Belles Etrangères Roumanie".
• David Jaomanoro
David Jaomanoro est né en 1953, à l'extrême pointe nord de Madagascar. Il vit actuellement à Mayotte. Instituteur pendant dix ans à Diego Suarez, il a ensuite enseigné à Antsiranana et poursuivi ses études à l'université de la Réunion. Après ses premiers poèmes salués à Madagascar, il publie des nouvelles dans divers recueils collectifs et s'intéresse tout particulièrement au théâtre, tout en enseignant le français et en animant des ateliers dans la région de Diego Suarez. Il publie un premier roman en 2006, Pirogue sur le vide. Ses personnages issus du quotidien, abandonnés par leur famille ou par la société, sont des laissés pour compte confrontés aux rudesses du monde qui tentent, souvent avec humour, de braver le destin et d'en dénoncer l'ignominie.
• Mukala Kadima-Nzuji
Mukala Kadima-Nzuji est né en 1947 à Mobaye en République démocratique du Congo. Il vit à Brazzaville en République populaire du Congo où il enseigne. Critique universitaire, il est l'auteur de travaux consacrés à la littérature zaïroise, ainsi qu'aux écrivains malgache, Jacques Rabemananjara, et congolais, Sony Labou Tansi. Il a également assuré des enseignements de littératures francophones, au département de littératures romanes et comparées de l'université de Bayreuth. Il est actuellement professeur à l'université Marien Ngouabi de Brazzaville. Essentiellement poète, il a publié, en 2003, son premier roman, La Chorale des mouches, contant dans un pays à vau-l'eau la fuite d'un poussepousseur, de la ville vers la forêt.
• Agota Kristof
Agota Kristof est née en 1935 à Csikvand en Hongrie. Depuis 1956 elle vit en Suisse romande. Après avoir travaillé dans une usine et appris la langue de sa nouvelle patrie, elle se lance dans l'écriture et publie son premier roman, Le Grand Cahier, en 1987, première partie d'une trilogie (La Preuve et Le Troisième Mensonge) contant la destinée de deux jumeaux, de leur stratégie de survie par la fuite, la dérobade, le mensonge et la cruauté. Une oeuvre d'une force exceptionnelle par sa concision et le caractère abrupt et nu de son écriture.
• Caroline Lamarche
Caroline Lamarche est née en 1955 à Liège. Elle vit à Genval, près de Bruxelles. Enfant, elle a vécu dans le nord de l'Espagne puis, jusqu'au baccalauréat, en région parisienne. Après des études à la faculté de philologie romane, elle enseigne le français en Belgique et au Nigeria. A son retour en Belgique, elle travaille comme secrétaire bilingue (anglais, espagnol). Caroline Lamarche a commencé à écrire au début des années '90. Elle est également auteur et réalisatrice de pièces radiophoniques.
• Michel Layaz
Michel Layaz est né en 1963 à Fribourg. Après des études de lettres à l'université de Lausanne, il se consacre à l'enseignement. En 1992, il fait un voyage de six mois autour du bassin méditerranéen d'où il revient avec un premier roman, Quartier Terre. En 1994, il séjourne trois mois à Malaucène, près de Carpentras. L'année suivante, il publie Le Café du professeur. De l'automne 1996 à l'été 1997, il est membre de l'Institut suisse de Rome où il écrit Ci-gisent. Il est l'auteur d'une oeuvre originale où se mêlent les étranges attentes d'une femme fatale (Ci-gisent), le kaléidoscope d'une enfance revisitée par ces petits riens qui font les souvenirs (Les Larmes de ma mère), ou l'étrange communauté d'un internat où se retrouvent des adolescents en mal d'être (La Joyeuse Complainte de l'idiot).
• Werewere Liking
Werewere Liking Gnepo est née en 1950 à Bondé, au Cameroun. Elle vit en Côte d'Ivoire depuis 1978, date à laquelle elle entreprend des recherches en traditions et esthétiques négro-africaines. De 1980 à 1985, elle travaille avec Marie-Josée Hourantier sur le concept de "théâtre rituel", avant de créer à Abidjan la communauté du Village Ki-Yi, un espace culturel pluridisciplinaire, lieu de création de ses principaux spectacles. Ses oeuvres intègrent volontiers texte, musique et danse, tout comme ses publications se jouent volontiers des genres littéraires en mêlant poésie, roman et théâtre.
• Alain Mabanckou
Alain Mabanckou est né en 1966 à Pointe-Noire en République Populaire du Congo. Après des études de droit à Brazzaville puis à Paris, il devient conseiller dans une filiale du groupe Suez-Lyonnaise des Eaux à Paris. Parallèlement, il produit et anime des émissions culturelles à la radio Média Tropical et commence à écrire de la poésie, dans un premier temps, puis, très rapidement, des romans. Depuis 2002, il réside aux États-Unis où, d'abord invité comme écrivain en résidence, il est aujourd'hui professeur de "creative writing" et de littérature francophone à l'université du Michigan-Ann Arbor. Sa poésie est volontiers intimiste et d'inspiration très personnelle. Ses romans mêlent cocasserie et humour pour dépeindre les mirages de l'exil africain à Paris (Bleu-Blanc-Rouge), les ravages de la guerre dans un pays imaginaire qui ressemble beaucoup au Congo (Les Petits-fils nègres de Vercingétorix) ou la vie d'un débit de boisson africain vu par l'un de ses meilleurs clients (Verre Cassé).
• Charif Majdalani
Charif Majdalani est né à Beyrouth en 1960. Après une scolarité au Lycée français de Beyrouth, il quitte le Liban à vingt ans pour Aix-en-Provence où il poursuit ses études universitaires de lettres modernes. Après une thèse consacrée à Antonin Artaud, il revient au Liban où il enseigne à l'université de Balamand et depuis 1999, dirige le département de lettres françaises de l'université Saint-Joseph de Beyrouth. Issu d'une famille chrétienne orthodoxe, adepte du métissage culturel, il conte dans son roman paru en 2005, Histoire de la grande maison, les grandeurs et la décadence d'une famille libanaise, témoin de l'histoire du pays.
• Kettly Mars
Kettly Pierre Mars est née en 1958 à Port-au-Prince. Après des études classiques et une formation en administration, elle travaille depuis vingt-cinq ans comme assistante administrative. Passionnée dès son plus jeune âge de lecture et de poésie, elle commence à écrire, au début des années 1990, de la poésie puis des nouvelles, et un premier roman, Kasalé, en 2003. Kettly Mars participe aux activités culturelles de son pays et travaille avec Paulette Poujol-Oriol à l'élaboration d'une anthologie couvrant deux siècles d'écriture féminine en Haïti. Elle offre une littérature qui dérange dans l'énoncé des contradictions, des ambiguïtés, des ambivalences et des doutes de ses personnages, qui sont autant de miroirs d'une société haïtienne meurtrie par des années de dictature et de misère.
• Samuel Millogo
Samuel Millogo est né en 1946 à Léna (Houët) au Burkina Faso. Il a commencé ses études supérieures dans son pays avant de les poursuivre au Sénégal et en France où il obtient un doctorat de 3ème cycle en lettres anglaises à l'université de Nice en 1974. Depuis, il est enseignant-chercheur au département d'anglais de l'université de Ouagadougou. Il a publié un recueil de nouvelles au Burkina Faso. Passionné par les écrivains africains anglophones, il a traduit, avec Christiane Fioupou, La Route, une pièce de théâtre de Wole Soyinka et, avec Amadou Bissiri, Sozaboy, le roman écrit en anglais "pourri" par l'écrivain nigérian Ken Saro- Wiwa. Par ailleurs, il a exercé les fonctions de Secrétaire général adjoint du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES) basé à Ouagadougou (Burkina Faso).
• Anna Moï
Anna Moï est née en 1955 à Saïgon. Elle a longtemps vécu à Paris et à Tokyo, avant de retourner vivre au Vietnam en 1993. Styliste de mode, mais aussi chanteuse et femme d'affaires, elle a publié son premier recueil de nouvelles, L'Écho des rizières, en 2001. Aujourd'hui, elle poursuit l'aventure de l'écriture, tout en conservant une boutique à Saïgon et en maintenant des activités d'exportation vers les États-Unis et le Japon.
• Wajdi Mouawad
Wajdi Mouawad est né en 1968 au Liban. Il quitte ce pays à l'âge de huit ans avec sa famille, pour un premier exil à Paris. Huit ans plus tard, ses parents émigrent au Québec où il réside aujourd'hui. Comédien, dramaturge et metteur en scène, il est diplômé de l'École nationale de théâtre du Canada. Co-fondateur du Théâtre Ô Parleur, il signe, pour les principaux théâtres de Montréal, des adaptations (Don Quichotte de Cervantès et Trainspotting de Welsh, ou bien encore Un obus dans le coeur, adaptation à la scène de son roman Visage retrouvé) et des mises en scènes (Six personnages en quête d'auteur, Les Troyennes). Il a également mis en scène ses propres textes dont Rêves et Littoral, présenté au Festival d'Avignon en juillet 1998. De 2000 à 2004, il a été directeur artistique du Théâtre de Quat'Sous de Montréal. Il vient d'achever le tournage du film Littoral, adapté de son texte. Son oeuvre est hantée par les incertitudes de l'origine et de l'identité, par l'absence du père (Incendies) et le drame de la guerre au Liban (Littoral). Une oeuvre qui ne refuse ni l'onirisme (Visage retrouvé), ni l'absurde et le burlesque (Willy Protagoras enfermé dans les toilettes).
• Esther Mujawayo
Esther Mujawayo est née en 1958 au Rwanda. Rescapée du génocide de 1994 durant lequel presque toute sa famille a été anéantie, à l'exception de ses trois filles, ses deux soeurs et d'une belle-soeur, elle est coauteur, avec Souâd Belhaddad, de l'ouvrage SurVivantes. Dans ce livre-témoignage, elle retrace son parcours, de sa naissance sur une colline rwandaise à sa vie actuelle en Allemagne, et tente de restituer l'effroyable blessure du génocide afin de vaincre le terrible sentiment d' "être en tort d'exister". Dès juillet 1994, elle a co-fondé une association de veuves, Avega-Agahozo, qui tente d'apporter une aide aux femmes rescapées, notamment celles, nombreuses, qui ont subi des viols et souffrent aujourd'hui du sida. Sociologue et psychothérapeute dans un centre psychologique pour réfugiés à Düsseldorf, elle poursuit sa mission de thérapeute spécialisée dans les traumatismes psychiques d'après génocide.
• Samputho Nantarayao
Samputho Nantarayao est né en 1976 au nord du Cambodge. Après des études de français à l'université royale de Phnom Penh, il y devient professeur de français langue étrangère au département d'études francophones. Il écrit à la fois en khmer et en français. Il a publié à Phnom Penh, dans une édition bilingue (khmer-français), Le Cambodge en voix off, un recueil de portraits au lyrisme abrupt de quelques marginaux (mendiant vivant sur les ordures, vendeur de préservatifs, prostituée) issus de la capitale cambodgienne douloureusement et durablement meurtrie. Il est également l'auteur de La Grande Plaine de la vie, un conte philosophique mis en scène et interprété par les étudiants du département d'études francophones.
• Barlen Pyamootoo
Barlen Pyamootoo est né en 1960 à Trou-d'Eau-Douce où il vit, dans l'île Maurice. Après des études de lettres modernes à l'université de Strasbourg, il enseigne en France et à l'Ile Maurice, de 1988 à 1995. Depuis, il se consacre à l'écriture et à l'édition avec différents éditeurs. En 1999, il publie son premier roman, Bénarès, une équipée nocturne de deux pauvres bougres mauriciens en quête de présence féminine. Pour son deuxième roman, Le Tour de Babylone, il a choisi une tout autre destination avec cette ville mythique de Mésopotamie aujourd'hui déchirée par la guerre. Il a adapté son premier roman, Bénarès, pour le cinéma. La sortie en France du film qu'il a lui-même réalisé est prévue en mars 2006.
• Noëlle Revaz
Noëlle Revaz est née en 1968. Elle a grandi à Vernayaz et vit aujourd'hui à Montreux. Elle a obtenu une licence en latin, français et français médiéval à l'université de Lausanne. Elle signe des chroniques radiophoniques, entre 1995 et 1996, sous le pseudonyme de Maurice Salanfe. En 2002, elle publie Rapport aux bêtes, qui a été adapté au théâtre par l'auteur et présenté au Théâtre de Poche de Genève durant la saison 2003-2004, dans une mise en scène d'Andrea Novikov.
• Grzegorz Rosinski
Grzegorz Rosinski est né à Stalowa Wola dans le sud-est de la Pologne en 1941. Il découvre la bande dessinée dans le journal Vaillant. Il commence à dessiner des planches dès l'âge de quinze ans et suit des cours d'arts graphiques à l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie. Diplômé, il se lance dans la création et contribue au développement naissant de la BD en Pologne. En septembre 1976, il rencontre à Bruxelles Jean Van Hamme et André-Paul Duchâteau. L'entente avec Van Hamme est immédiate et il publie dès l'année suivante la première histoire de Thorgal, La Magicienne trahie, dans le magazine Tintin. C'est le début d'un succès qui dure encore (près de 30 albums!). En 1982, il quitte la Pologne après le coup d'état et s'installe en Belgique. En 1986, toujours avec Van Hamme, il réalise Le grand pouvoir du Chninkel qui confirme sa place parmi les dessinateurs les plus influents de la bande dessinée européenne. En 1989, il s'installe en Suisse, poursuit sa collaboration avec Van Hamme pour les aventures de Thorgal mais aussi de Western; il tente aussi de nouvelles expériences avec d'autres artistes: La Complainte des Landes perdues avec Jean Dufaux ou La Vengeance du comte Skarbek avec Yves Sente.
• Boualem Sansal
Boualem Sansal est né en 1949 et il vit à Boumerdès dans les environs d'Alger. Il a fait des études d'ingénieur puis un doctorat d'économie. Tour à tour enseignant à l'université, consultant en affaires et chef d'entreprise, il publie en premier lieu des ouvrages théoriques ayant trait à l'économie et un traité sur les turboréacteurs. Il devient directeur général au ministère de l'industrie algérien mais est limogé de son poste en 2003 en raison de ses prises de positions critiques et de ses livres. Son amitié avec l'écrivain Rachid Mimouni, disparu depuis, l'incite à écrire. Dans un romanesque volontiers luxuriant, il lance, tour à tour, un inspecteur de police (Le Serment des barbares), deux prisonniers en attente de leur exécution (L'Enfant fou de l'arbre creux) ou un duo inattendu de femmes (Harraga) comme autant de témoins critiques de l'histoire récente de l'Algérie et de la société contemporaine. Il a été l'invité des "Belles Etrangères Algérie" en 2003.
• Lambert Schlechter
Lambert Schlechter est né en 1941 à Luxembourg. Après des études de philosophie et de lettres à Nancy et à Paris, il enseigne la philosophie au Lycée Classique d'Echternach. De 1975 à 1980, il est vice-président de la section luxembourgeoise d'Amnesty International. Depuis 1987, il est vice-président du L.S.V. (Association des écrivains luxembourgeois). Entre poésie et prose, son oeuvre interroge les dessous de l'écriture et les douleurs de l'absence (Le Silence inutile).
• Gaëtan Soucy
Gaëtan Soucy est né à Montréal en 1958. Après des études de physique et de mathématiques à l'université de Montréal, puis des études de lettres et de philosophie à l'université du Québec, il effectue, entre 1990 et 1995, plusieurs séjours au Japon où il se consacre à l'étude de la langue. En 1994, il écrit son premier roman, L'Immaculée Conception, qui sera publié en France l'année suivante sous le titre 8 décembre. Suivent L'Acquittement, en 1997, puis La Petite Fille qui aimait trop les allumettes, en 1998. Avec Catoblépas, il signe, en 2001, son premier texte dramatique. Il enseigne actuellement la philosophie à Montréal. Entre romans, contes et fables, et dans une langue riche de belles inventivités, ses livres mettent en scène des héros en quête d'un passé trouble ou mystérieux, des enfants livrés au désordre du monde, un imaginaire entre noirceur et drôlerie.
• Jean-Philippe Stassen
Jean-Philippe Stassen est né en 1966 à Hermalle-sous-Argenteau, près de Liège (Belgique). Il a publié ses premiers première bande dessinée en 1986. Il travaille dans un premier temps avec le scénariste Denis Lapière avant de réaliser seul ses livres suivants. Son oeuvre, d'un univers graphique immédiatement reconnaissable, est ancrée dans le continent africain qu'il connaît bien pour avoir longuement erré et vécu dans divers pays: Maroc, Sénégal, Mali, Burkina Faso et, surtout, Rwanda et Burundi. Ses personnages rêvent d'Afrique (Thérèse), s'y aventurent et s'y rencontrent (Le Bar du vieux Français) mais c'est le génocide rwandais qui a profondément bouleversé le scénariste et dessinateur qui, dans Déogratias puis dans Pawa, un livre singulier entre bande dessinée, essai et pamphlet, dépasse les clichés et dénonce avec force les multiples responsabilités africaines et européennes.
• Véronique Tadjo
Née en 1955 à Paris, d'un père ivoirien et d'une mère française, Véronique Tadjo a été élevée à Abidjan. Docteur en études afro-américaines, elle a enseigné à l'université nationale de Côte d'Ivoire pendant plusieurs années avant d'être amenée à vivre en France, aux États-Unis, en Angleterre, au Kenya, puis en Afrique du Sud, à Johannesburg où elle réside actuellement. Poète et romancière, elle est aussi auteur de livres pour la jeunesse qu'elle illustre elle-même. Elle anime des ateliers d'écriture et d'illustrations de livres pour enfants dans plusieurs pays. Les derniers titres de son oeuvre pour adultes marquent une orientation plus universelle: L'Ombre d'Imana est un journal de voyage et un recueil de témoignages consacré au Rwanda de l'après-génocide, et c'est dans l'Histoire et la légende fondatrice de la Côte d'ivoire qu'elle a trouvé l'inspiration de son dernier livre, Reine Pokou.
• Serge Patrice Thibodeau
Serge Patrice Thibodeau est né en 1959 à Rivière-Verte dans le Nouveau-Brunswick et vit à Montréal depuis 1986. Il a fait des études de lettres à l'université de Moncton puis à l'université Laval et à l'université du Québec à Montréal. Enseignant et conférencier, il collabore à Radio-Canada et s'investit dans plusieurs activités pour la défense des droits de l'homme. Depuis 2005, il est directeur littéraire et responsable de la collection "Mémoire" pour les éditions Perce-Neige à Moncton. Grand voyageur, le thème de l'errance est très présent dans ses écrits.
• Yasmina Traboulsi
Yasmina Traboulsi est née en 1975 d'une mère brésilienne et d'un père libanais. Juriste de formation, elle partage sa vie entre Londres où elle est documentaliste et Teresopolis près de Rio de Janeiro. Son premier roman, Les Enfants de la place, plonge au coeur de la détresse des enfants des rues et des favelas brésiliennes.
• Gary Victor
Gary Victor est né en 1958 à Port-au-Prince. Agronome de formation, son métier lui permet de découvrir la campagne haïtienne. De 1976 à 1983, Gary Victor publie des nouvelles dans le journal Le Nouveau Monde et, par la suite, dans le quotidien Le Nouvelliste, où il est chroniqueur de 1983 à 1990. Il y publie plus d'une centaine d'articles sur la culture, la politique et la société. En 2000, il se lance dans l'écriture pour la jeunesse avec sa série Djamina parue dans Le Petit Nouvelliste. Il écrit également pour la radio, la télévision, le cinéma et le théâtre, ce qui lui vaut une grande popularité dans son pays. Son oeuvre romanesque, enracinée au coeur même du chaos, trouve dans un imaginaire fécond et dans l'inventivité d'un langage populaire, les mots et les gestes pour tenter de dire le drame haïtien.
• Guillaume Vigneault
Guillaume Vigneault est né à Montréal en 1970. Après des études littéraires à l'université du Québec à Montréal et un détour par la musique, il décide de se consacrer à l'écriture. Il a publié deux romans dans un univers de ruptures amoureuses, de fractures et d'errances pour peindre les fragilités et les doutes d'une génération.
• Chehem Watta
Chehem Watta est né en 1962 à Bouraïta, en République de Djibouti alors Territoire français des Afars et des Issas. Après des études en France, il retourne dans son pays en 1985 et occupe divers postes dans l'administration avant de travailler à la lutte contre le sida dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Son oeuvre poétique, à l'écoute de l'oralité des pasteurs nomades dont il est issu, célèbre la terre et les paysages, la vie nomade, le désert et ses rigueurs mais aussi le drame de son peuple déchiré par l'arrivée brutale du monde moderne.

Copyright © N. B. / La République des Lettres, mardi 14 mars 2006

 

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Paris, mercredi 19 novembre 2008