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Salon du Livre

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Bilan positif pour la 26ème édition du Salon du livre de Paris

Fréquentation en hausse de 5,4% par rapport à 2005 (175.000 visiteurs contre 165.000), 6% d'entrées payantes en plus (54.000 tickets vendus), et augmentation moyenne d'environ 10% des achats de livres sur les stands des éditeurs exposants donnent des mines réjouies à Serge Eyrolles, président du SNE (Syndicat National de l'Édition), qui a rendu public les chiffres du Salon du Livre 2006. Selon lui, cette hausse de la fréquentation est une bonne nouvelle, d'autant plus que le rendez-vous du 17 au 22 mars était concurencé par le Printemps du cinéma qui se déroulait en même temps et qu'il risquait aussi d'être évité en raison des grandes manifestations parisiennes contre le CPE. Le pavillon d'honneur, tenu par la librairie Gibert, a accueilli à lui seul 11.000 clients et vendu 17.500 bouquins. Tout cela "est la preuve que le livre garde toute sa place dans le marché des biens culturels", assure Serge Eyrolles. A y regarder de plus près, la bonne nouvelle reste toutefois relative puisque par rapport à 2004, le Salon a perdu 5% de visiteurs. On note par ailleurs une baisse notable de la fréquentation des milieux professionnels et surtout des classes scolaires (-3%), c'est-à-dire des futurs lecteurs. Enfin, ce sont les entrées gratuites qui forment toujours la majorité du public. Celles-ci sont encore en hausse de 8% cette année, des milliers de "Happy Few" trouvant du plus grand chic de faire claquer leur invitation gratuite lors de la soirée d'inauguration du jeudi soir, avant l'ouverture autorisée seulement le lendemain au petit public payant qui vient faire provision de bandes dessinées ou de best-sellers dédicacés.
Hormis un double entartrage bien prévisible de Bernard-Henri Lévy pendant une séance de dédicace, aucun trouble n'est venu perturber le bon déroulement de cette grand-messe du livre qui était consacrée cette année aux littératures francophones, elle-même intégrée à une plus large saison très festivalière et très officielle baptisée Francofffonies. Le thème a beaucoup mobilisé les grands esprits sous l'arbre à palabres et la quasi totalité des gazettes culturelles n'a pas manqué de s'engouffrer dans une petite polémique de type enfonçage de portes ouvertes pour dire en gros que ce n'est plus politico-littérairement correct de parler de "Littérature francophone". Pour les cercles initiés il faut désormais parler de "Littératures de langue française" et ne plus chercher à cataloguer avec condescendance sous le concept et le terme de "Francophonie" tous ces auteurs et oeuvres variées venues de pays étrangers jadis colonisés par la France. Qu'on se le dise.
Contrairement aux habitudes, le pays invité d'honneur de la prochaine édition n'a pas été annoncé, en raison de discussions encore en cours. On parle de la Corée du Sud mais il pourrait s'agir aussi, au vu du succès de cette année, d'une thématique plutôt que d'un seul pays. "Après la langue française, pourquoi pas la langue arabe ?", indique Serge Eyrolles. Quant au lieu, malgré le désir de nombreux éditeurs de revenir s'exposer au Grand Palais récemment rénové, ce sera toujours le grand hall du Parc à bestiaux de la Porte de Versailles pour des questions techniques d'accueil et de sécurité. En revanche le partenaire pour l'organisation du Salon, jusqu'ici assurée par Reed Exhibition, pourrait changer. Des critiques, notamment au niveau des aménagements et du coût de location des stands, sont exprimées en nombre par les exposants. Un appel d'offres a été lancé par le Syndicat National de l'Édition.

Copyright © N. B. / La République des Lettres, jeudi 23 mars 2006

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