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Olivier Besancenot

Olivier Besancenot

Bibliographie / Biographie. Qui est Olivier Besancenot ?

Olivier Besancenot est né à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) le 18 avril 1974. Son père est professeur de physique dans un collège, sa mère psychologue scolaire. Elève au lycée de Louviers (Eure), il découvre la politique à l'âge de 14 ans, influencé notamment par son professeur d'allemand, Pierre Vandevoorde, animateur local de SOS-Racisme et membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR). Il milite dès 1988 dans les Jeunesses Communistes Révolutionnaires (JCR), le mouvement de jeunesse trotskiste proche de la Ligue. En 1991, il adhère à la LCR et participe activement aux grèves et manifestations contre la guerre du Golfe. Olivier Besancenot suit ensuite des études d'Histoire, d'abord à l'Université de Paris X Nanterre -- où il devient l'un des principaux animateurs de la coordination étudiante pendant le mouvement social de décembre 1995 contre le plan Juppé -- puis à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) d'où il sort titulaire d'une Maîtrise d'Histoire contemporaine. Pendant ses études, il travaille parallèlement comme magasinier dans un supermarché de Levallois-Perret où il fonde une section syndicale CGT.
En 1996, Olivier Besancenot rejoint le comité central de la LCR. L'année suivante, après avoir passé le concours de La Poste, il est affecté au centre de tri postal de Levallois-Perret, où il monte une section syndicale Sud-PTT, avant d'être muté à Neuilly-sur-Seine où il occupe depuis un emploi de facteur. Devenu membre du bureau national de la LCR en 1998, il se met en disponibilité de La Poste pour occuper pendant 18 mois, de 1999 à fin 2000, la fonction d'attaché parlementaire du leader de la Ligue, Alain Krivine, élu sur une liste LO-LCR au Parlement européen. Il réintègre son emploi à La Poste de Neuilly-sur-Seine en 2001.
Devenu porte-parole du mouvement trotskiste, Olivier Besancenot, âgé d'à peine 28 ans, est désigné candidat de la Ligue pour l'élection présidentielle d'avril 2002. Les principaux points de son programme portent sur l'augmentation des salaires et des minima sociaux, une meilleure répartition des richesses, l'interdiction des licenciements pour les entreprises bénéficiaires et la taxation des capitaux spéculatifs. Il remporte 4,25% des suffrages exprimés soit 1.300.000 voix, le meilleur score alors jamais réalisé par la LCR.
En juin 2004, il mène la liste LO-LCR d'Île-de-France pour les élections européennes mais ne remporte que 2,78% des suffrages. L'année suivante, il est l'un des principaux animateurs de la campagne pour le non au référendum sur la Constitution européenne. Déjà connu du grand public depuis sa percée médiatique de 2002, il devient en 2005 la 38e personnalité préférée des français selon le classement mensuel du Journal du Dimanche. En 2006, il soutient activement le mouvement contre le CPE que tente d'imposer le gouvernement Villepin. La LCR le désigne de nouveau candidat pour l'élection présidentielle de 2007. Il participe pendant six mois aux travaux du Collectif pour une candidature unitaire de la gauche antilibérale, avec entre autres Marie-George Buffet et José Bové, mais devant la mésentente de la mouvance antilibérale il maintient sa candidature. Face aux poids lourds néo-libéraux que sont Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, il affiche le projet de la LCR sensiblement proche de celui de l'élection précédente: augmentation du SMIC à 1.500 euros, construction immédiate d'un million de logements sociaux, réquisition des logements vides, CDI comme seul contrat de travail, levée du secret bancaire des multinationales, régularisation de tous les sans-papiers, sortie du nucléaire civil et militaire,... Il réutilise le slogan à succès de la Ligue ("nos vies valent mieux que leurs profits"), reçoit le soutien de personnalités comme le philosophe Michel Onfray, le cinéaste Ken Loach ou encore le rappeur Joey Starr, et ses meetings, qui se terminent traditionnellement par le chant de l'Internationale, font salle pleine. Malgré le vote utile qui joue en faveur de Ségolène Royal, Olivier Besancenot obtient au premier tour du scrutin 4,08 % des suffrages (1.498.581 voix), soit plus que le PCF (3,37%). Il est le seul des six candidats de la gauche de la gauche à se sortir très honorablement de l'élection.
Jeune, énergique, sympathique, proche des préoccupations des classes populaires (il est comme la France d'en bas simple salarié et son patrimoine s'élève à 37.000 euros), réellement présent sur le front des luttes sociales, résolument "communiste libertaire et altermondialiste" comme il se définit lui-même et tenant un discours aussi radical qu'il est décontracté sur les plateaux télé, Olivier Besancenot est une personnalité combative et désintéressée qui tranche par rapport au personnel habituel de la classe politique française. Depuis l'arrivée à l'Elysée de Nicolas Sarkozy, et face à la déconfiture d'un Parti Socialiste en voie accélérée de blairisation, il est devenu le second leader de la gauche, faisant désormais presque jeu égal avec Ségolène Royal en termes de popularité. Estimant que la Ligue Communiste Révolutionnaire, fondée il y a 40 ans dans la foulée de mai 68, "n'a plus vocation à exister", il est actuellement en train de remplacer le parti trotskiste par une nouvelle formation politique plus ouverte, mais toujours de gauche radicale et anticapitaliste. Ce nouveau parti, qui doit "inventer le socialisme du XXIe siècle", se donne pour but de rassembler tous ceux -- socialistes, communistes, écologistes, altermondialistes, antilibéraux, féministes, sans-voix, etc.. -- "pour qui l'économie de marché n'est pas l'avenir de l'humanité".
Olivier Besancenot est l'auteur ou co-auteur de quatre livres politiques: Tout est à nous (2002), Révolution, 100 mots pour changer le monde (avec François Sabado, 2003), Nouveaux défis pour la gauche radicale (avec Antoine Artous et Philippe Corcuff, 2004) et Che Guevara, une braise qui brûle encore (avec Michaël Löwy, 2007).
Côté vie privée, après avoir eu pour compagne la fille d'Alain Krivine, Olivier Besancenot a épousé Stéphanie Chevrier, éditrice chez Flammarion, avec qui il a un enfant né en 2003.

Copyright © N. B. / La République des Lettres, lundi 28 janvier 2008


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