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diego lerman

Tan de repente -- que l'on peut traduire par "soudainement" ou "tout à coup" -- est un de ces films des jeunes cinéastes formés ces dernières années qui parviennent, envers et contre toute la désespérance du pays, à maintenir encore une flamme vivante de création artistique en Argentine. Quitte à tourner avec des moyens dérisoires, dénicher de la pellicule à la débrouille et travailler bénévolement tous les week-ends pendant de longs mois. Peu de moyens mais beaucoup de vitalité. Cela donne le pire mais cela donne aussi des films très réussis comme ce Tan de repente, de Diego Lerman, qui arrivera la semaine prochaine sur les écrans parisiens, déjà doté d'une bonne demi-douzaine de récompenses cinématographiques prestigieuses récoltées dans les festivals, tels par exemple Le 2ème prix du Festival de Locarno ou le Prix Arte ainsi que divers autres prix internationaux du public, du jury et de la meilleure actrice. Né en 1976, Vivant actuellement à Paris, Diego Lerman a étudié le cinéma et le théâtre à l'université de Buenos Aires. Comédien, scénariste, assistant-réalisateur dans la pub, il a déjà réalisé un court-métrage inspiré d'une nouvelle de l'auteur argentin César Aira intitulé La Prueba ("La Preuve"). Tan de repente est le développement en long-métrage abouti de cette même nouvelle. Deux jeunes lesbiennes punks - Mao et Lénine - rencontrent à Buenos-Aires Marcia, une vendeuse de lingerie complexée, obèse et solitaire. Elles l'entrainent plus ou moins contre son son gré pour coucher avec elle. Comme "preuve d'amour", elles l'emmènent sur la côte voir la mer, puis à Rosario chez la tante de Lénine. Le film se déroule entre divers rebondissements, accidents et hasards, comme une sorte de road-movie initiatique, une errance contemporaine sur les thèmes de la solitude et de la rencontre qui rappelle les films de Wim Wenders ou le Stranger than Paradise de Jim Jarmusch. Diego Lerman y met en scène sa galerie féminine dans un univers et un rythme tout en contrastes. Noir et blanc, brutalité et tendresse, rock et tango, accélérations et lenteurs, exaltation et contemplation, réalisme et hyper-réalisme, nous montrent les subtiles contradictions du désir et de la rencontre et font ressortir l'étrangeté de tout voyage vers l'inconnu. Janvier 2003

 

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