mein kampf

Le Centre Simon Wiesenthal de Los Angeles a demandé à deux importantes librairies sur internet de cesser de vendre le livre d'Adolf Hitler, Mein Kampf, à des clients en Allemagne, affirmant qu'une telle pratique violait les lois de la République Fédérale d'Allemagne. Dans un communiqué rendu public, le Centre Wiesenthal a indiqué que le ministère allemand de la Justice lui avait confirmé qu'il menait une enquête sur les sites incriminés, Barnesandnoble.com et Amazon.com. Le Centre Wiesenthal surveille notamment la diffusion de l'antisémitisme sur l'internet. Le rabbin Abraham Cooper, vice-doyen du Centre Wiesenthal, avait écrit le 15 juillet au ministre allemand de la Justice, Herta Daubler-Gmelin, pour attirer son attention sur le fait que des livres "comme Mein Kampf ou Le Protocole des Sages de Sion, commandés sur l'internet, étaient directement adressés au domicile des clients, contournant ainsi les lois allemandes visant ces publications". La vente d'ouvrages comme Mein Kampf est interdite en Allemagne. Le rabbin Cooper a ensuite écrit le 23 juillet aux présidents directeurs-généraux de Amazon.com, Jeffrey Bezos, et de la société allemande Bertelsmann, qui possède 50% de Barnesandnoble.com, Thomas Middelhoff. Il leur a demandé de prendre les mesures nécessaires pour que leurs compagnies ne deviennent pas "par inadvertance le principal pourvoyeur de haine en Allemagne".
Ce problème a été soulevé après qu'un chercheur du Centre Simon Wiesenthal résidant en Allemagne eut commandé Mein Kampf, Le Protocole des Sages de Sion ainsi que deux ouvrages racistes américains, The Turner Diaries et Hunter. Dans sa lettre le rabbin Cooper reproche aussi aux sites d'avoir ensuite proposé l'achat d'autres livres racistes, comme White Power, écrit par un ancien chef du parti nazi américain. Le rabbin Cooper a précisé ne pas avoir reçu de réponse à ses lettres. Il a cependant qualifié de "non acceptable" une déclaration faite au New York Times par un porte-parole d'Amazon.com. Ce porte-parole a expliqué que le site était un magasin américain et que la situation était similaire à celle d'une librairie traditionnelle vendant un livre à un Allemand en vacances aux Etats-Unis. Cette réponse "n'est pas sérieuse", a estimé le rabbin Cooper qui reproche à la compagnie de ne prêter attention qu'à ses bénéfices. "D'un point de vue technologique, il s'agit d'un problème très simple" et empêcher la vente de certains livres en Allemagne ne serait pas compliqué, estime le rabbin Cooper. D'un point de vue légal, si les juristes concluent qu'aucune loi n'est violée, "le Bundestag devra examiner sa législation anti-nazie". 1999

 

Copyright © republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 3 novembre 2004 - librairie - haut de page