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novembre 2004
Yves BergerL'éditeur et écrivain Yves Berger est
décédé mardi 16 novembre à Paris des suites
d'un cancer. Né en Avignon le 14 janvier 1934, il enseigne
d'abord comme professeur d'anglais avant d'entrer comme critique
littéraire à Nice Matin puis à L'Express
tout en collaborant parallèlement à la Nouvelle Revue
Française (Nrf). Il entre en 1960 aux éditions
Grasset dont il deviendra bientôt l'influent directeur
littéraire, grand manitou des prix et des coups d'édition
parisiens, jusqu'en 2000. Son premier livre publié, en 1960, est
un essai sur l'écrivain russe Boris Pasternak, suivi en 1962
d'un roman à succès sur la Virginie d'avant la guerre de
Sécession intitulé Le Sud (prix Femina 1962).
Fils de routier il a été tout au long de sa vie
passionné de voyages et se rendait très souvent en
Amérique du Nord dont il admirait les espaces naturels et dont
il connaissait parfaitement la culture, fasciné en particulier
par l'histoire des Indiens. Une large partie de son oeuvre, romans,
essais et albums de voyages, est d'ailleurs consacrée à
cette Amérique et à ses Indiens, ou inspirée par
eux, et il a en tant qu'éditeur beaucoup oeuvré pour
faire connaître en France la littérature des
minorités nord-américaines, y introduisant entre autres
les ouvrages de Dee Brown ou McLuhan. L'un de ses livres
intitulé Le Fou d'Amérique lui donnera même
le surnom dont on l'affublait. Parmi ses principaux ouvrages citons Le
Sud (prix Femina 1962), Le Fou d'Amérique (1976), Les
Indiens des plaines (1978), Les Lubérons (1979), La
Nouvelle Orléans (1982), Les matins du Nouveau monde
(1987), Entre Ciel et Terre (1989), La Pierre et le Saguaro
(1990), L'Attrapeur d'Ombres (Prix Colette 1992), Immobile
dans le courant du fleuve (Prix Médicis 1994), Le Monde
après la pluie (1997) et le Dictionnaire amoureux de
l'Amérique (Prix Renaudot de l'Essai 2003)... Yves Berger
exhaltait aussi le Sud français (Les Lubérons)
ainsi que la langue française, autre passion. Il avait
été nommé en 1996 président de
l'Observatoire National de la Langue Française (ONLF,
institution aujourd'hui défunte) puis en novembre 2003
vice-président du Conseil Supérieur de la Langue
Française.
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