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Yves Berger

L'éditeur et écrivain Yves Berger est décédé mardi 16 novembre à Paris des suites d'un cancer. Né en Avignon le 14 janvier 1934, il enseigne d'abord comme professeur d'anglais avant d'entrer comme critique littéraire à Nice Matin puis à L'Express tout en collaborant parallèlement à la Nouvelle Revue Française (Nrf). Il entre en 1960 aux éditions Grasset dont il deviendra bientôt l'influent directeur littéraire, grand manitou des prix et des coups d'édition parisiens, jusqu'en 2000. Son premier livre publié, en 1960, est un essai sur l'écrivain russe Boris Pasternak, suivi en 1962 d'un roman à succès sur la Virginie d'avant la guerre de Sécession intitulé Le Sud (prix Femina 1962). Fils de routier il a été tout au long de sa vie passionné de voyages et se rendait très souvent en Amérique du Nord dont il admirait les espaces naturels et dont il connaissait parfaitement la culture, fasciné en particulier par l'histoire des Indiens. Une large partie de son oeuvre, romans, essais et albums de voyages, est d'ailleurs consacrée à cette Amérique et à ses Indiens, ou inspirée par eux, et il a en tant qu'éditeur beaucoup oeuvré pour faire connaître en France la littérature des minorités nord-américaines, y introduisant entre autres les ouvrages de Dee Brown ou McLuhan. L'un de ses livres intitulé Le Fou d'Amérique lui donnera même le surnom dont on l'affublait. Parmi ses principaux ouvrages citons Le Sud (prix Femina 1962), Le Fou d'Amérique (1976), Les Indiens des plaines (1978), Les Lubérons (1979), La Nouvelle Orléans (1982), Les matins du Nouveau monde (1987), Entre Ciel et Terre (1989), La Pierre et le Saguaro (1990), L'Attrapeur d'Ombres (Prix Colette 1992), Immobile dans le courant du fleuve (Prix Médicis 1994), Le Monde après la pluie (1997) et le Dictionnaire amoureux de l'Amérique (Prix Renaudot de l'Essai 2003)... Yves Berger exhaltait aussi le Sud français (Les Lubérons) ainsi que la langue française, autre passion. Il avait été nommé en 1996 président de l'Observatoire National de la Langue Française (ONLF, institution aujourd'hui défunte) puis en novembre 2003 vice-président du Conseil Supérieur de la Langue Française.
© 16 novembre 2004

 

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