André Velter

Le poète André Velter consacre un émouvant recueil de textes, Le septième sommet, à l'alpiniste Chantal Mauduit, morte dans une avalanche à l'âge de 34 ans en mai dernier, lors de l'ascension du Dhaulagiri (8.167 m) au Népal.

"L'amour fol n'avait pas de nom avant toi", avait-il écrit avant le départ de l'alpiniste pour l'Annapurna en 1996. "Etre avec toi qui n'es plus, ce n'est pas choisir l'immobile. Etre fanatiquement avec toi qui n'es plus, ce n'est pas ralentir, alanguir, arrêter notre course. Ton absence violente, irrémédiable, ne doit rien pétrifier", dit-il après la disparition de celle qu'il a tant aimée. Poèmes en prose mais aussi en vers: "J'en veux à la vie pour qui j'écrivais/ J'en veux à cette joie qui portait ma parole/ J'en veux à mes poèmes qui ne t'ont pas sauvée".

Né en 1945, André Velter, qui a reçu le prix Goncourt 96 de la poésie, est l'auteur de plusieurs dizaines de livres. Ce grand voyageur a notament travaillé à France Culture, au Monde des Livres et chez Gallimard où il dirige une collection de poésie. Toute son oeuvre est vouée à la révolte, à l'amour sauvage, à la jubilation physique et mentale.

Simultanément, il dédie à Bartabas un autre livre intitulé Zingaro suite équestre: "arrogant comme un timide / Qui n'a pas pris de gants / Il place son ordre désordonné / Sous l'empire seul de la beauté". "Amazones impeccables / Sur de lourds destriers / Ce sont des geishas de quel plaisir parfait? / Guerriers sans campement qui n'affrontent que le vent / Ce sont des samouraïs de quel empire équestre?", écrit-il dans cet ouvrage, enrichi de dessins d'Ernest Pignon-Ernest.

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 15 février 1999. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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