Montesquieu

Montesquieu

Alain Juppé vient de publier un ouvrage sur Montesquieu dans lequel il démontre la modernité de l'auteur de L'Esprit des lois et livre ses propres réflexions d'homme politique sur différents sujets d'actualité, allant du PACS à la cohabitation.

Dans la première partie de l'ouvrage, Alain Juppé raconte la vie riche en événements de Montesquieu, baron de la Brède et vigneron, qui fut président du parlement de Bordeaux avant de gagner Paris, ses milieux libertins et ses salons littéraires. De toute évidence, Alain Juppé aime l'homme de sciences et l'homme de lettres que fut Montesquieu (tout en pointant ses défauts, telle une muflerie certaine vis-à-vis des femmes). Mais c'est au philosophe politique que l'ancien Premier ministre et député-maire de Bordeaux voue la plus grande part de son admiration. Aussi, dans la seconde partie de son ouvrage, Alain Juppé analyse-t-il les ressorts de L'Esprit des lois pour s'en servir comme autant de prismes pour ses propres réflexions politiques. L'équilibre des pouvoirs? "Ce qui m'intéresse ici (...), c'est l'émergence de nouveaux pouvoirs qui n'avaient, du temps de Montesquieu, ni la même forme, ni le même poids", comme "le pouvoir médiatique" que j'ai eu grand tord de sous-estimer", assure Alain Juppé. Le fait de légiférer à bon escient? On assiste aujourd'hui "à une inflation galopante des lois" au détriment de leur qualité, regrette le député en qualifiant notamment le PACS de "petit chef d'oeuvre d'improvisation juridique". Alain Juppé loue également "la modération fiscale", "le goût du travail", le "libéralisme social" prônés par le philosophe, autant de messages qui restent d'une brûlante actualité. "Je me rends compte, en terminant ce livre, que je cherchais confusément (...) mes propres racines d'homme et le ressort profond de mon engagement", conclut-il.

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 20 octobre 1999. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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