Philippe Dagen

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Avec Le Peintre, le poète, le sauvage, Philippe Dagen analyse les voies du primitivisme dans l'ensemble de l'art français alors que jusqu'à présent on ne l'évoquait qu'à propos de quelques peintres . Pour l'auteur, si le "primitivisme" -- art lié aux sociétés primitives -- désigne le refus, par quelques artistes, des élégances académiques et la recherche de références puis ées dans des cultures archaïques, son champ est bien plus vaste. En outre, les débuts de ce mouvement artistique en France sont bien antérieurs au début de ce siècle. Cet ouvrage, fort documenté, propose une véritable histoire culturelle du phénomène primitiviste, histoire àlaquelle ont participé, à des titres divers, romanciers, ethnographes, philosophes, critiques, poètes et peintres. Philippe Dagen ne restreint pas l'art primitif aux civilisations d'Afrique, d'Océanie et d'Amérique indienne. Selon lui, le privitivisme englobe une nuée de cultures et de civilisations comme par exemple le Quattrocento, les Egyptiens ou les Indiens et son influence est diffuse sans être directe. Ainsi, Pablo Picasso ne copie pas les sculpteurs africains, il les observe et les étudie. Derain ne les copie pas davantage. "Il mêle, il combine, il essaie des mixtes et synthèses dont les dosages et compositions lui appartiennent". En revanche, les primitifs autorisent ceux qui les découvrent à prendre des libertés nouvelles. Le "droit de tout oser", que Gauguin revendiquait. "L'archaïsme se veut rupture. Dans le fauvisme, les archaïsmes sont tout à la fois de chromatisme et de graphisme. Dans le cubisme, ils touchent à la déformation des corps". D'un courant à l'autre, l'exigence première est la même: la vérité observée naïvement, sans connaissances sues par coeur. Un retour à la nature: tel est le devoir du peintre. Cette vérité autorise métamorphoses, déformations, outrances, simplifications. L'auteur conclut en rappelant que le peintre n'est véritablement peintre que quand il devient le "sauvage" idéal de Paul Gauguin, celui que Picasso nommera "exorciste".

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, dimanche 01 novembre 1998. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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