Mario de Andrade

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Même s'il ne le reconnut pas tout de suite, le Brésil trouva avec Mario de Andrade et Joao Guimaraes Rosa ses deux écrivains fondateurs d'une identité territoriale et culturelle autant que d'une modernité stylistique. Auparavant, la littérature brésilienne restait provinciale, à la traîne des modernités portugaise, espagnole et française.

Aujourd'hui on connaît un auteur plus abordable: Jorge Amado, né en 1912, dont l'oeuvre abondante, grâce à un réalisme mêlé de poésie, épouse les préoccuppations sociales du pays. Beaucoup continuent la tradition du naturalisme brésilien, en dépeignant le Sertao où les destinées des favellas. Trois écrivains se détachent. Osman Lins (1924-1978) dont Avalovara est une somme amoureuse et initiatique, une apogée synthétique du réalisme magique et du nouveau roman. Les deux autres sont Mario de Andrade (1893-1945) et Joao Guimaraes Rosa (1908-1967).

Publié en 1928, Macounaïma fit scandale. Son esthétique dadaïsto-folklorique, son métissage sauvage heurtèrent les sensiblités policées de la bourgeoisie de Sao Paulo. Le héros éponyme est un môme au corps d'adulte, flemmard, baiseur et amuseur invétéré. Demi-dieu et bonhomme picaresque à la fois, il est le fils prodigue de la nature brésilienne, sensuelle et contrastée. Il a deux frères qui sont ses souffre-douleurs et qu'il fait joliment cocu. Dans son odyssée il ramasse les mythes amazoniens en une délirante anthropophagie culturelle, pour reprendre le titre d'Anthropophagies, autre livre de 1923 de son homonyme moderniste brésilien, Oswald de Andrade. Macounaïma, joyeux drôle, grotesque et rabelaisien, a une langue aux registres chanqeants, mâtinée de Tupi et d'argot. C'est aussi une hilarante parodie de l'ethnologie locale et des mythes classiques. Finalement, Macounaïma trouvera Yara, Mère de l'eau, aussitôt perdue, et ira se changer en Grande Ourse. Quant à L'Apprenti touriste, c'est un faux vrai récit de voyage où sont éclatés notes, mythes et langages en une fiesta de couleurs et d'aventures des villes et des forêts brésiliennes.

Copyright © Thierry Guinhut / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 01 décembre 1997. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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