STATION FRACTALE
Je ne comprends ce matin du 12.09.01 que le langage le monde
des guêpiers
Qui virevoltent dans la lumière déclinante de septembre
Crient de joie d'enthousiasme de sollicitude les uns
aux autres
Et s'approprient un tardif ciel de complicité, de clémence
pour leur partance prochaine
Ou cette annonce de parution du prochain livre
prodigieux d'érudition et de patience
de Claudie Amado
Sur l'aristocratie languedocienne du Xe au XIIe siècle
Où encore la choréographie répétitive, infiniment optimiste,
infiniment désespérée,
Dans ses flux et reflux, ses ruptures, ses réconciliations,
ses dispersions dramatiques, ses inlassables
recompositions,
Ses passions, ses séparations, ses deuils, ses renaissances,
D'Anne Teresa de Keersmaeker, au nom de sonate pour clavier
bien tempéré de Jean-Sébastien Bach,
Dans la cour de la Vieille Charité à Marseille cet été
- Mais non point les forfaits colossaux de l'humain
De ceux qui aujourd'hui ne reculent devant aucun crime,
Aucune manipulation du génie le plus vertigineux
de la vengeance la plus affreuse
A la seule fin d'étendre une domination devenue incontournable
Parce qu'ils ont eux-mêmes sapé les assises de l'avenir
La fiction est battue
Ni ne craignent d'inaugurer une nouvelle ère du
monstrueux
Aujourd'hui, alors que Nemrod semble se précipiter
le film catastrophe
vers son némésis
Et que le monde trébuche peut-être vers le choc définitif
a l'air d'une piqûre
Qui le fera basculer d'une époque, d'un monde
à un autre
de moustique
Je marche aussi avec Robert Lafont dans la lumière
D'une lointaine Septimanie wisigothique
(Dernier bastion des Andalousies de l'esprit)
Ou avec Bruno Etienne, que bien à tort aujourd'hui l'on injurie
Et bien que lointaine, toi aussi, qui danses en bacchante
sur le bord du volcan, au coeur noir
Des imprévisibles les redoutables depuis au moins
un demi-siècle,
Tu es là encore, tu m'accompagnes, tu n'as peut-être
Somebody's little heart
jamais été aussi proche
Je te sens à nouveau comme autrefois qui t'appuies
is beating about in his bosom
Légèrement contre moi telle un ange fatigué,
Tes pas veillent sur les miens, plus que jamais on se convie
like a bird in a cage
Vers le fragile archipel des coïncidences et des
correspondances
souterraines
Qui seul aujourd'hui, peut-être, saura maintenir le monde
en vie
Alors que chacun de son côté (et à sa façon) nous avons entrepris
le plus dangereux des voyages
Afghanistan, pays lointain, dont tout le monde se fout, ou
presque
Alors que maintenant se dessinent très clairement
Les traits de l'imprévisibilité la plus grande
Celui qui construit son bonheur sur le malheur des autres
Est lui-même l'artisan de ce qui causera sa perte
DU JAMAIS VU DEPUIS 1929
Il n'y a plus de match de baseball, les parcs de Disney
sont tous fermés
La lumière est l'agent du désordre, on le sait bien,
puisqu'elle
fait fondre la glace
Mais la vue sur la Hudson ne sera plus jamais, jamais
la même
New York, Ville fantôme
Le Pentagone brûle toujours
Les bourses européennes désorientées
Renforcement du Plan Vigipirate en France
Stupeur dans le monde
Israël en deuil, les Palestiniens embarassés
Le sport mondial marque une pause
Qui s'est évertué, sur tous horizons du monde,
à étrangler, à souiller, à avilir l'aube ?
Qui a fécondé le ventre du mal, de la corruption ?
Qui a voulu la domination, le pouvoir à tout prix,
quitte à remettre toujours à plus tard
ses conséquences les plus affreuses ?
Qui a osé frapper en plein coeur, mais non de lumière,
le sommeil des multitudes ?
Qui a pensé à nouveau susciter l'ombre de la guerre sans fin
sur un monde dans l'impasse ?