Vassilis Vassilikos

Les dirigeants de la communauté juive de Grèce ont mis en cause pour antisémitisme l'écrivain et ambassadeur grec à l'UNESCO Vassilis Vassilikos, après un nouveau réquisitoire de ce dernier contre Israël, publié récemment dans un quotidien national. Le président du Conseil central juif, Nissim Mais, relève notamment que M. Vassilikos -- auteur de Z, dont fut tiré le célèbre film de Costas Gavras --, "a tout à fait le droit d'être antisémite et de le proclamer à chaque occasion, mais n'a pas celui de déformer les faits". M. Mais déplore notamment que M. Vassilikos, nommé en février dernier ambassadeur de Grèce à l'UNESCO, recoure au "préjugé connu selon lequel tout est de la faute des Juifs". Titulaire d'une chronique dans le quotidien pro-gouvernemental Ta Nea, M. Vassilikos avait en avril implicitement accusé Israël d'avoir été mêlé au coup d'Etat des colonels, le 21 avril 1967, affirmant notamment que Moshe Dayan se trouvait à Athènes à ce moment. Se déclarant "perturbé" d'un récent accord de coopération militaire entre la Turquie et Israël, il écrivait également "qu'il ne pouvait s'empêcher" de s'interroger sur "ceux qui ont crucifié un des leurs". à la suite de ces déclarations, dix organisations grecques des droits de l'Homme ont aussi demandé au gouvernement de rappeler son ambassadeur à l'UNESCO. Les représentants de ces associations, dont les branches grecques de SOS-Racisme et de l'Observatoire d'Helsinki pour les minorités, ont souligné au cours d'une conférence de presse que la présence de M. Vassilikos à l'UNESCO était susceptible de "compromettre l'image de la Grèce" à l'étranger. Dans un courrier, M. Vassilikos exprime sa "plus grande indignation" face aux "accusations infondées" du Conseil juif. "Je ne peux être plus clair en affirmant que je ne suis pas, n'ai jamais été et ne serai jamais antisémite", ajoute-il, invoquant notamment les "dizaines d'articles ou émissions que j'ai dédiés au peuple juif". Dans Ta Nea, Il avait riposté aux accusations de M. Mais par un jeu de mots et déclaré: "Je prierai ce monsieur d'être plus réservé dans ses anathèmes et de s'informer du passé de ceux auxquels il veut porter tort".

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, dimanche 01 septembre 1996. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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