Patricia Cornwell

Patricia Cornwell

Elle est blonde, sportive et a l'allure d'une jeune femme chic. On donnerait le bon dieu sans confession à l'américaine Patricia Cornwell, qui manie avec raffinement la plume et le scalpel dans ses romans dont l'héroïne est médecin-légiste. De passage à Paris, pour présenter son dernier roman, Mordoc, Patricia Cornwell, en huit romans en France, a conquis sa couronne de reine du thriller, conjuguant avec minutie suspense et détails médicaux. "Quand j'ai commencé à écrire sur le crime, j'ai voulu montrer vraiment ce que c'était. Ce n'était pas un jeu. Le sang est vrai, les blessures sont réelles, les gens sont morts. Cela a été ma réalité, j'ai vu des centaines de cadavres et 500 ou 600 autopsies. Pour moi, ce serait une grande injustice pour les victimes de ne pas expliquer comment ça se passe", raconte cette ancienne informaticienne à l'Institut médico-légal de Richmond, dont Kay Scarpetta, son héroïne, est la directrice.

Kay Scarpetta dans cette nouvelle enquête où l'on retrouve son amant Wesley et sa nièce informaticienne Lucy, doit affronter la menace d'une guerre bactériologique. "Cette menace existe et quand j'ai commencé à réfléchir à ce roman, je me suis demandée comment Kay Scarpetta se débrouillerait avec ca, alors que, jusqu'à présent, elle n'avait eu affaire qu'avec des couteaux, des balles et des strangulations. C'était un grand défi". Le tueur baptisé "Mordoc" la contacte par Internet. "Chaque fois qu'une nouvelle technologie apparaît, elle est utilisée par des malfaiteurs. Sur Internet nous avons vu des crimes, des gens tués à la suite de rencontres sur le Web". Mais on ne vous dira pas qui est Mordoc... Le tueur s'immisce dans l'intimité de Kay, "il existe un parallèle entre le virus, explique-t-elle, et cette intrusion dans sa vie, son domicile".

Super-star et poids lourd de l'édition internationale, elle a été traduite dans près de 30 langues et vendue à des millions d'exemplaires. Une équipe d'une dizaine de salariés travaille avec elle, avec documentaliste, secrétaire, garde du corps, coiffeur, relations publiques. A 41 ans, la femme est séduisante, chemisier blanc, regard bleu clair, presque métallique. Lors de ce passage en France, elle a trouvé le temps de visiter la morgue et le siège d'Interpol à Lyon. Patricia Cornwell dit aimer le sport, son chien, et cite parmi ses auteurs favoris Charles Dickens, Ernest Hemingway, Pat Conroy ou Tom Wolfe. Elle doit publier bientôt un autre livre mettant encore une fois en scène Kay sur le feu. Et puis un suivant où Paris et sa morgue joueront sans doute un rôle. Après Paris, elle s'envolait pour Rome, où elle ira peut-être visiter les catacombes.

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 07 janvier 1998. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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