Mahmoud Darwich estime que seule une reconnaisance de la part d'Israël et des grandes puissances de leur responsabilité morale et politique dans la Nakba (Catastrophe) pourrait favoriser une réconciliation historique entre Arabes et Juifs. "Seule une reconnaissance solennelle de la responsabilité morale et politique du crime commis contre nous par le projet sioniste est capable de favoriser une réconciliation historique entre les deux peuples" arabe et juif, a dit le poète dans un discours à l'occasion des 50 ans d'Israël, dont la création est considérée par les Palestiniens comme une "catastrophe". Dans son discours transmis par les stations de radio et télévision palestiniennes, il a également mis l'accent sur les "retombées politiques devant découler de cette reconnaissance, à savoir la reconnaissance de la légalité de notre présence sur notre patrie historique et notre droit à la souveraineté dans lecadre de notre Etat indépendant". Le poète qui s'exprimait au nom du peuple palestinien et de Yasser Arafat a en outre imputé la responsabilité de cette "Nakba" aux grandes puissances et à la communauté internationale ainsi que l'explique par ailleurs Elias Khoury, directeur du Théâtre de Beyrouth. Pour Elias Khoury, "il est essentiel de tirer les leçons de 1948 que les Arabes ont trop longtemps occultés. Ce que l'on n'a toujours pas compris ou admis, c'est que le nationalisme arabe est une réaction à l'irruption de l'Occident dans la région sous la forme d'un Etat sioniste. Quant à Israël, c'est le fruit du nationalisme européen du XIXe siècle, tout autant que de ses excès puisqu'il a fallu en passer par l'horreur nazie pour que le projet sioniste prenne corps. Tant que les intellectuels arabes ne comprendront pas cela, ils ne comprendront pas le soutien indéfectible de l'Occident à Israël".