Léonard de Vinci

La Joconde quitte l'obscure petite salle Rosa pour offrir son sourire dans l'espace et la lumière de la nouvelle salle des Etats du Musée du Louvre. 840 m2 entièrement réaménagés et rénovés pour la mettre en valeur, elle et un autre tableau de la Renaissance, Les Noces de Cana. Les deux chef-d'oeuvres de léonard de Vinci et de Véronèse sont reliés via des murs latéraux couleur terre de sienne qui présentent 52 autres tableaux vénitiens du XVIe siècle (Titien, Bassano, Tintoret,..). Tous bénéficient d'un même éclairage naturel assuré par de nouvelles grandes fenêtres et une immense verrière. Une lumière artificielle précisément dosée prend en douceur le relais dans la salle au fur et à mesure de la descente du jour. Réunis ainsi, les deux tableaux majeurs de la Renaissance italienne -- 53 cm x 77 cm contre 677 cm x 994 cm -- se font face à 28 mètres de distance.

La salle des Etats, la plus vaste du Musée du Louvre, transversale à la Grande Galerie, a été construite par Lefuel entre 1855 et 1857. Elle a été totalement réaménagée par l'architecte d'origine péruvienne Lorenzo Piqueras qui a pris en charge le projet il y a quatre ans, ouvrant le puits de lumière de la verrière, supprimant une antichambre, perçant de nouveaux accès et fenêtres, rénovant le parquet et les murs et s'attaquant à tous les nombreux aménagements techniques indispensables à un musée d'aujourd'hui : climatisation, acoustique, etc... Les travaux, d'un coût de 4,81 millions d'euros, ont été financés par le mécénat de Nippon Television Network (NTV).

Mieux mise en valeur dans ce nouvel espace lumineux et aéré permettant une circulation fluide du public, la plus célèbre icône du monde bénéficie aussi d'une sécurité accrue pour sa protection contre les dégradations en tous genres dûes à l'environnement, au temps ou aux humains. Avant son déménagement la Joconde a également subi une série de radiographies effectuées par le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF). Résultat des expertises: le tableau est en très bon état de conservation malgré ses 500 années d'existence, la finesse quasi "irréelle" de la couche picturale et la fente de 11 cm qui touche le bord supérieur. La nouvelle vitrine climatisée qui le protège, étanche, anti-reflets et pare-balles, devrait lui assurer une stabilité permettant de le garder encore longtemps en l'état.

Sur les 6,6 millions de visteurs du Louvre en 2004, on estime que 90% ont vu le portrait de Monna Lisa. Ni signée ni datée, cette peinture sur panneau de peuplier a été réalisée entre 1502 et 1506 selon les révélations du peintre florentin Giorgio Vasari (1511-1574). Le modèle en serait Lisa Gherardini, épouse du marchand florentin Francesco del Giocondo qui commanda son portrait. Léonard de Vinci n'a jamais livré le tableau à son commanditaire, l'emportant lors de ses voyages en France et le conservant auprès de lui presque toute sa vie. Le tableau fût acheté, très cher, par François 1er en 1518, peu avant la mort de l'artiste. En dépit de quelques vols et déplacements "diplomatiques" de courte durée il a constamment été exposé au Louvre depuis 1798.

Copyright © Laura Pujol / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 06 avril 2005. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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