Google | Twitter | Facebook | Blog | Lettre d'information | Fnac | Kobo | iTunes | Amazon

La République des Lettres

Humbert Balsan

Humbert Balsan, l'un des principaux producteur de cinéma indépendant en France, s'est donné la mort jeudi 10 février à Paris, à l'âge de 50 ans.

Né le 21 août 1954 à Arcachon (Gironde), Humbert Balsan, vice-président de la Cinémathèque française, a produit de nombreux grands films via sa société de production Ognon Pictures. Il a débuté sa carrière au cinéma comme acteur, jouant notamment en 1974 le rôle de Gauvain dans le Lancelot du Lac de Robert Bresson, qu'il assistera en tant que réalisateur quelques années plus tard pour Le Diable probablement. Il passe ensuite au métier de producteur, finançant en 1977 Le Soleil en face de Pierre Kast, puis une soixantaine de films en près de trente années d'activité professionnelle. Il a en particulier produit les films de plusieurs réalisateurs arabes : les égyptiens Youssef Chahine (Adieu Bonaparte, Le Sixième Jour, L'Emigré, Le Destin, L'Autre, Silence, on tourne) et Yousry Nasrallah (Alexandrie, encore et toujours, Mercédès, La Ville), le palestinien Elia Suleiman (Intervention divine) ou les libanais Randa Chahal Sabbag (Le Cerf-Volant) et Maroun Bagdadi (L'homme voilé), entre autres auteurs du monde entier. Il a également découvert et financé plusieurs cinéastes français de talent tels Philippe Faucon, Sandrine Veysset, René Allio, Francis Girod, Claire Denis ou dernièrement Yolande Moreau et Gilles Porte. Ne délaissant pas le travail de comédien il apparaîssait à l'occasion dans des films de James Ivory (dont il produisait également les films), Maurice Pialat, Nicole Garcia, Jacques Rivette ou Volker Schlöndorff, pour citer quelques-uns de ses nombreux amis cinéastes.
Humbert Balsan s'est aussi beaucoup impliqué dans les organismes et associations de soutien au cinéma et il a été pendant plusieurs années vice-président de l'Académie européenne de cinéma et vice-président de la commission d'avance sur recettes du Centre National de la Cinématographie (CNC).
La profession réunie en ce moment même au Festival de Berlin a accueilli avec tristesse l'annonce de son décès. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture a salué en lui "l'une des personnalités les plus dynamiques et les plus attachantes du cinéma français" et Catherine Colonna, directrice du CNC, un homme "éclectique et exigeant, attentif à la diversité des talents et à faire de la France une terre d'accueil cinématographique pour les cinéastes de tous horizons et de toutes cultures".

Copyright © Jean Bruno / La République des Lettres, Paris, vendredi 11 février 2005. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.