Jean Rouch

Jean Rouch, ethnologue, cinéaste et poète, pionnier du "cinéma vérité" et grand connaisseur de l'Afrique, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi 19 février 2004 dans un accident de la circulation aux environs de Tahoua, à 500km au nord-est de Niamey, la capitale du Niger. Il était âgé de 86 ans. Né le 31 mai 1917 à Paris, ce fils de directeur du Musée océanographique de Monaco, docteur ès lettres, devient d'abord ingénieur des ponts et chaussées puis maître de recherche au Centre national de recherche scientifique (CNRS) avant de filmer la vie quotidienne des Africains, mais aussi des danses, des rites et des scènes de magie. A partir de 1941, il écume le Sénégal, le Mali, le Niger et le Ghana dans le cadre de missions d'études. Après quelques courts métrages, il tourne en 1954 Les maîtres fous, film qui choquera certains par ses scènes de rites de possession mais qui obtient le Grand prix du festival de Venise. Il réalisera ensuite de nombreux longs métrages -- quelques 120 films au total mêlant fiction et documentaire -- comme Jaguar (1957), Moi, un Noir (1958, Prix Louis-Delluc), Chronique d'un été (1960, en collaboration avec le sociologue Edgard Morin, enquête sur les Parisiens vue par un noir), et le fameux Cocorico M. Poulet (1974, hilarant road-movie africain). Il dirigea la Cinémathèque française de 1987 à 1991. Son dernier combat l'avait vu militer activement contre la dispersion des collections du Musée de l'Homme.

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, vendredi 20 février 2004. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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