La 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris a jugé que l'écrivain journaliste Jean-Claude Guillebaud, ex-directeur littéraire aux éditions du Seuil, est coupable de diffamation à l'encontre de Claude Cherki, ancien PDG de la maison de la rue Jacob. Il est condamné à payer à ce dernier 1 euro de dommages et intérêts, 3.000 euros d'amende et 3.000 euros au titre de l'article 475 pour la couverture des frais de procédure pénale. Le jugement devra en outre être publié à ses frais dans le Nouvel Observateur.
C'est précisément dans cet hebdomadaire que Jean-claude Guillebaud avait publié en juin 2004 un article court mais virulent contre le PDG du Seuil alors sur le départ. Il l'y accusait notamment d'enrichissement personnel et de délit d'initié aux dépens des salariés et actionnaires du Seuil dans le cadre de la cession de la maison d'édition au groupe La Martinière. Il dénonçait ces opérations -- qui avaient abouties à une plus-value de 2,28 millions d'euros au profi de Claude Cherki -- comme illégales, immorales et contraires aux valeurs fondatrices du Seuil. Le journaliste n'a toutefois pas pu apporté la preuve de ses allégations devant le tribunal et les magistrats, s'ils reconnaisent son droit à s'interroger sur les spéculations, estiment toutefois qu'il ne peut invoquer la bonne foi puisqu'il ne dispose d'aucun élément tangible. Son article est en conséquence diffamatoire. Ils n'ont cependant pas donné suite aux demandes de dédommagement présentées par Claude Cherki, accordant simplement à celui-ci 1 euro symbolique au titre du péjudice moral.
L'ex-PDG du Seuil s'estime satisfait du jugement et ne souhaite plus polémiquer sur cette affaire, l'essentiel, c'est-à-dire son honneur, ayant été reconnu par la justice. Il n'en a cependant pas fini puisque d'anciens actionnaires s'estimant lésés l'ont assigné avec d'autres administrateurs du Seuil et de Friedland Investissement ayant participé aux opérations financières. Jean-Claude Guillebaud quant à lui n'a pas indiqué s'il allait faire appel ou non.