Cesare Battisti

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Fuite de Cesare Battisti

Nouvel épisode dans l'affaire Cesare Battisti qui ressemble de plus en plus à un mauvais polar. L'ex-militant d'extrême-gauche qui était sous le coup d'une procédure d'extradition vers l'Italie ne s'est pas présenté samedi 21 août à son contrôle judiciaire. Réclamé par la Justice italienne qui l'a condamné en 1993 à la réclusion à perpétuité pour meurtres et complicité d'assassinats, Cesare Battisti avait subi trois semaines de détention provisoire en février 2004 avant d'être remis en liberté dans l'attente des jugements sur la validation de la procédure d'expulsion. Le 30 juin dernier, la Cour d'appel de Paris avait rendu un avis favorable à son extradition. En attente du recours qui doit être examiné par la Cour de Cassation, il était autorisé à rester en liberté mais sans quitter la région parisienne et il devait se présenter tous les samedi à un service de contrôle pénal pour attester sa présence. L'écrivain n'ayant pas rempli cette obligation, le Garde des Sceaux Dominique Perben a demandé samedi au Parquet Général de révoquer sa mesure de liberté sous contrôle judiciaire et de requérir un mandat d'arrêt pour le placer sous écrou extraditionnel s'il est retrouvé.
Ayant peu d'espoir d'avoir gain de cause devant la Justice, tant française qu'italienne, l'auteur des Dernières cartouches a donc semble-t-il choisi de sauver sa liberté lui-même, sans doute avec la complicité de quelques-uns de ses nombreux soutiens en France. Cesare Battisti connaît déjà la clandestinité puisqu'il s'était déjà évadé d'une prison italienne en 1981 avant de fuir au Mexique. Il s'était ensuite réfugié à Paris où, comme beaucoup d'anciens militants de l'extrême-gauche italienne des années de plomb, il avait refait sa vie sous la protection de la "Doctrine Mitterrand", un engagement pris en 1985 par François Mitterand qui stipulait que les anciens activistes politiques italiens réfugiés en france ne seraient pas extradés.

Copyright © N. B. / La République des Lettres, mercredi 25 août 2004