Claude Chabrol

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Claude Chabrol

Claude Chabrol, omniprésent dans les médias à l'occasion de la sortie de son 51e film, Au coeur du mensonge, est également dans les rayons des librairies avec un ouvrage qui lui est consacré: Conversations avec Claude Chabrol, Un jardin bien à moi.

Dans ses conversations avec François Guérif, spécialiste du polar et du thriller, le genre qu'affectionne le cinéaste, Claude Chabrol évoque avec verve et humour sa vie et ses films, tour à tour grave, lucide et moqueur, sans jamais se prendre au sérieux: "J'ai un tempérament à plutôt rigoler, même vis-à-vis de moi-même".

"C'est l'enfance la plus con qu'on puisse imaginer...", c'est ainsi que commence ce fils de pharmacien, lecteur des Petites filles modèles de la Comtesse de Ségur, qui débute dans le cinéma à 12 ans comme projectionniste dans le garage d'un petit village de la Creuse, avant de devenir l'un des porte-drapeau de la Nouvelle Vague. Matois et malin, Claude Chabrol raconte comment, adolescent, il écrivait de fausses dédicaces d'Ernest Hemingway ou de William Faulkner, exploitant le snobisme parisien pour se faire de l'argent de poche et se constituer une bibliothèque.

Etudiant en droit, il est "copain comme cochon" avec son condisciple Jean-Marie Le Pen pendant au moins trois ou quatre ans. "Je l'aimais bien, dit-il, parce qu'il avait un don formidable pour foutre la merde... Mais il avait déjà des ambitions. Quand il a commencé ses activités, certains disaient qu'il roulait pour Jacques Chirac. Je savais qu'il ne roulait que pour lui-même," dit-il.

Marié trés jeune à une riche héritière -- "j'avais un peu l'impression d'étre un gigolo" -- cela lui permettra de financer son premier film, Le beau Serge, tourné dans la Creuse avec comme assistant Philippe de Broca, l'un des premiers films de la Nouvelle Vague. Il évoque d'ailleurs au fil des conversations le Grand Momo (Eric Rohmer), François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette (qu'il produit) et toute la bande des Cahiers du Cinéma où il écrivait comme critique.

Tout en reconnaissant volontiers ses ratages -- "j'ai fait des merdes absolument saisissantes, la plus saisissante étant sans doute Folies bourgeoises" -- le réalisateur n'aime pas trop que les critiques le disent. C'est avec Madame Bovary, précise-t-il que "j'ai compris qu'il y avait quand même un troupeau de cons autour de la critique." Il faut dire que le roman de Gustave Flaubert l'avait particulièrement marqué dans sa jeunesse: "je m'étais fait dépuceler à 13 ans, en province, par une fille qui avait deux ans de plus que moi, alors que j'étais en train de lire Madame Bovary".

Institution dans le monde du cinéma, Claude Chabrol a tourné avec un nombre incroyable de grands noms français et étrangers: Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Isabelle Huppert, Michel Serrault, Aznavour, Jean Seberg, Anthony Perkins, Orson Welles, Jodie Foster, Sam Neil, Francisco Rabal, Donald Sutherland, mais il a aussi mis en scène des réalisateurs-acteurs dont Claude Berri, Jean-Pierre Melville, Maurice Pialat et lui-même.

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François Guérif, Conversations avec Claude Chabrol (Éditions Denoël).

Copyright © Virginie Kramer / republique-des-lettres.fr, Paris, vendredi 01 janvier 1999. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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