Free

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
Disponible chez • Google • Fnac • Kobo • AmazoniTunes
et autres librairies numériques

Free est de nouveau condamné pour publicité mensongère. Dans la bataille que se livrent les principaux opérateurs et fournisseurs d'accès internet pour s'octroyer la plus grosse part du gâteau de la fibre optique, Free n'a pas hésité à envoyer 2.350 brochures publicitaires mensongères à des syndics de copropriété. Des documents en apparence très sérieux, où était apposé illégalement le logo de la Mairie de Paris, qui expliquaient aux syndics que le raccordement de leur immeuble à un réseau de fibres optiques était désormais "une obligation réglementaire", ce qui est faux. Bien entendu, Free se présentait en même temps comme étant très bien placé pour réaliser ces travaux de raccordement sans que l'immeuble n'ait rien à payer.

Son principal concurrent sur ce nouveau marché, France Télécom, qui déploie également en ce moment son réseau de fibre optique, ne l'a pas entendu de cette oreille et a assigné Free devant le Tribunal de commerce de Paris. L'opérateur historique a été débouté le 15 mai dernier en première instance mais voit ses demandes acceptées par la Cour d'appel qui a statué le 4 juillet. Free est condamné à envoyer sous huit jours un démenti à tous les destinataires de ses brochures et à payer la somme de 5.000 euros de dommages et intérêts à France Telecom. En cas de retard, l'astreinte montera à 10.000 euros par jour de retard.

Le marché de la fibre optique -- nouvelle technologie d'internet à très haut débit destiné à terme à remplacer l'ADSL -- promet en effet d'être juteux car, même si le coût d'installation est élevé, l'opérateur qui aura le premier obtenu la signature du syndic se trouvera ensuite en situation de quasi monopole sur tout l'immeuble. Free a donc lancé pour la période 2006-2012 un plan d'investissement d'un milliard d'euros pour déployer son réseau, en espérant ainsi occuper rapidement le maximum d'immeubles pour vendre aux habitants captifs ses autres produits. Mais, comme c'est souvent le cas avec les offres mirobolantes de Free, les résultats sont assez éloignés des annonces médiatiques puisque le lancement du chantier fibre optique, initialement programmé pour le mois de juin, est déjà en retard. France Telecom investit pour sa part environ 4 milliards d'euros et commercialise déjà une offre très haut débit avec des abonnements à 44,90 euros par mois, escomptant raccorder quelques centaines de milliers de clients d'ici fin 2008 dans les grandes villes françaises. Neuf Cegetel, désormais numéro 2 du secteur en France (derrière Orange, devant Free) depuis le rachat de Club-Internet, s'est également engagé dans un plan de raccordement à la fibre optique. Les trois opérateurs ne semblent pas vouloir mutualiser leurs équipements, préférant semble-t-il plutôt se partager les zones de raccordement, ce qui n'est pas du tout à l'avantage du consommateur.

Free, connu pour son agressivité commerciale, sa communication mensongère et ses problèmes avec les abonnés -- il se classe régulièrement depuis plusieurs années sur le podium des records de plaintes de ses clients selon le décompte effectué par l'Association Française des Utilisateurs de Télécommunications (AFUTT) -- a déjà été condamné à plusieurs reprises en justice, notamment en 2005 pour publicité mensongère sur sa fameuse freebox. Mais pour ce FAI, filiale du groupe Iliad coté en bourse et prêt à tout pour gagner le maximum d'abonnés, peu importe les moyens. Pour Free, l'enjeu financier à terme vaut bien quelques amendes et condamnations en justice, mais c'est peut-être prendre un gros risque avec les consommateurs, déjà passablement irrités par ses nombreux abus et ceux de l'ensemble du secteur des télécoms en général.

Copyright © Alain Joaquim / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 11 juillet 2007. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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