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La République des Lettres

Rainer Maria Rilke

Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète

La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0207-4
Livre numérique (format ePub)
Prix : 5 euros
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Dominique Strauss-Kahn

Le Journal du Dimanche publie dans son édition du 8 juillet un entretien avec Nicolas Sarkozy où celui-ci confirme qu'il présentera bien la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence du Fonds Monétaire International (FMI). Selon le président de la République, l'ancien ministre socialiste des Finances a le profil qui convient pour être le candidat à ce poste. "Je veux que Dominique Strauss-Kahn soit le candidat de la France à la direction générale du FMI parce qu'il m'a paru être le plus apte à ce poste", déclare le chef de l'Etat, ajoutant que "Pour obtenir ce poste, il faut avoir une forte crédibilité, une expérience incontestable, être polyglotte, Dominique Strauss Kahn a ces qualités. Lui et moi avons la même vision du fonctionnement du FMI".

Il annonce avoir déjà parlé de DSK à ses principaux homologues étrangers -- la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Romano Prodi, le Premier ministre britannique Gordon Brown, le président des Etats-Unis George W. Bush -- et il appuiera sa candidature lors de la réunion de l'Eurogroupe (ministres des Finances des 13 pays de la zone euro) qui doit se tenir lundi 9 juillet à Bruxelles. Face aux américains qui occcupent déjà la direction de la Banque mondiale avec le fraîchement nommé Robert Zoellick, l'Europe souhaite en effet proposer rapidement le nom d'un nouveau responsable européen du FMI en remplacement de l'ancien ministre espagnol des Finances Rodrigo Rato, qui a annoncé la semaine dernière qu'il démissionnait, pour des raisons personnelles, de son poste de directeur général.

L'économiste en chef de la Banque mondiale, François Bourguignon, a également confirmé que Dominique Strauss-Kahn serait le candidat français, en ajoutant que son arrivée à la tête du Fonds Monétaire International "serait une bonne chose pour l'institution". Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, a toutefois indiqué que la nomination du candidat français n'était pas acquise et qu'un travail diplomatique restait à faire en direction des partenaires européens et américains car d'autres pays, comme l'Italie, présentent eux aussi des candidats.

Le nom d'un autre éléphant du Parti Socialiste, Laurent Fabius, avait également circulé pour le poste et l'interessé avait même été reçu par Nicolas Sarkozy pendant près d'une heure, vendredi 6 juillet. Laurent Fabius, malgré sa solide expérience de ministre des finances et de premier ministre, avait toutefois peu de chances d'être retenu par Sarkozy en raison de ses positions politiques, situées nettement plus à gauche que celles de DSK, et de son appel à voter non lors du référendum de 2005 sur le Traité de Constitution européenne.

Dominique Strauss-Kahn, candidat malheureux à l'investiture socialiste pour la présidentielle, a lui plutôt un profil de centriste social-libéral. Ami personnel de nombreux grands patrons et requins de la haute finance française, cet expert en questions économiques et européennes au sein du PS prône une politique proche de celles menées par les autres "socialistes" au pouvoir en Europe (Tony Blair, Luis Zapatero, Gerhard Schröder,..), c'est-à-dire une politique très favorable à la mondialisation libérale et au monde de l'entreprise. Ernest Antoine Sellières, ex-patron du Medef, avait d'ailleurs reconnu et même loué en la matière les compétences de DSK à Bercy, le qualifiant "d'excellent ministre des Finances, peut-être le meilleur de l'univers".

Cette "ouverture" sarkozyste auprès de l'ex-gauche caviar -- surtout celle amie d'Israël et des Etats-Unis, principal axe de débauchage semble-t-il -- continue de déstabiliser la rue de Solférino, même si certains dirigeants comme Benoît Hamon ou Bertrand Delanoë ironisent sur "la distribution des prix". Outre Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et les nombreuses personnalités telles Bernard Kouchner, Eric Besson, Jean-Pierre Jouyet, Martin Hirsch, Fadela Amara ou Jean-Marie Bockel, déjà nommés dans le gouvernement Fillon, plusieurs têtes d'affiche du PS comme Jack Lang (pour une commission sur la modernisation des institutions au côté des très droitistes Edouard Balladur et Pierre Mazeaud), Hubert Védrine (pour une mission sur la mondialisation), Jacques Attali (pour la réforme de l'aide au développement), Manuel Vals, Jean-Yves Le Drian, Malek Boutih, Julien Dray, etc, ont déjà été approchés par l'Elysée pour occuper une fonction officielle. Devant une telle insistance de Nicolas Sarkozy, Bertrand Delanoë a demandé que la question de "l'ouverture" soit inscrite à l'ordre du jour du prochain bureau national du PS, le 11 juillet.

Copyright © Hortense Paillard / , Paris, samedi 07 juillet 2007. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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