George W. Bush

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
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George W. Bush s'est débarrassé des militaires de haut rang et des responsables des services de renseignement qui faisaient obstacle à une guerre plus intensive au Moyen-Orient, élargissant ses options pour faire face à l'escalade du conflit en Irak mais aussi pour porter avec Israël le combat en Iran et en Syrie.

Le 4 janvier, George Bush évinçait les deux principaux commandants militaires au Moyen-Orient, les généraux John Abizaid et George Casey, qui s'étaient opposés à l'escalade militaire en Irak, et il a fait partir John Negroponte, directeur des services de Renseignement, qui n'évaluait pas comme dangereuse à court terme la menace du programme nucléaire iranien. La plupart des observateurs ont traité le remaniement de Bush comme une routine ou comme faisant partie de son désir d'une nouvelle équipe pour assurer l'envoi de nouvelles troupes US en Irak. Mais certaines sources des services secrets avancent que ce changement de personnel s'adapte aussi parfaitement à un scénario d'attaque des installations nucléaires de l'Iran, avec peut-être des bombes nucléaires tactiques, et à l'écrasement par la force du régime syrien.

Bush a nommé l'amiral William Fallon nouveau chef du Centre de Commandement au Moyen-Orient en dépit du fait que Fallon, ancien pilote de combat de la Navy et actuellement chef du Commandement du Pacifique, devra ainsi surveiller deux guerres sur le terrain, en Irak et en Afghanistan. Fallon n'est pas considéré comme un expert du Moyen-Orient mais il appartient aux cercles néo-conservateurs américains. Son choix semble plus logique si Bush prévoit un plus grand rôle pour les deux groupes de porte-avions US, maintenant placés en bordure du littoral iranien, qui appuyeraient de possibles attaques aériennes israéliennes contre les cibles iraniennes ou agiraient comme force de défense en cas de riposte de l'Iran. On notera que William Fallon est régulièrement présent aux rencontres de l'Institut Juif pour les Affaires de Sécurité Nationale, un influent groupe d'experts travaillant sur la politique de défense US et la sécurité d'Israël.

Le Sunday Times de Londres a rapporté le 7 janvier que deux escadrons aériens israéliens s'entraînaient pour une mission de destruction des installations nucléaires iraniennes à Natanz. Selon le journal, "un pilote lancera d'abord une bombe conventionnelle à guidage laser pour excaver un puits vertical à travers les couches de béton. D'autres pilotes seront ensuite prêts à lâcher une arme nucléaire d'un kilotonne dans le trou."

Le Sunday Times indique qu'Israël frapperait aussi deux autres installations, à Isphahan et à Arak, avec des bombes conventionnelles. L'utilisation possible d'une bombe nucléaire à Natanz représenterait la première attaque nucléaire depuis que les USA ont détruit Hiroshima et Nagasaki au Japon à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.

Certains observateurs pensent qu'Israël laisserait fuiter dans la presse ces plans d'attaque militaire pour effrayer l'Iran afin qu'il accepte les contrôles internationaux sur son programme nucléaire, mais d'autres sources estiment qu'Israël et l'administration Bush se préparent sérieusement à une plus large offensive au Moyen-Orient.

Ehud Olmert, le premier ministre israélien, a désigné comme "une menace existentielle" pour Israël l'existence d'une bombe nucléaire iranienne même si, à la parution de l'article du Sunday Times, un porte-parole du gouvernement israélien a nié qu'Israël ait élaboré des plans secrets pour bombarder l'Iran.

L'Iran indique développer seulement un programme nucléaire civil pour s'alimenter en énergie, et Negroponte a communiqué à George Bush que ses services de Renseignement ne croyaient pas que l'Iran puisse produire une arme nucléaire avant la prochaine décennie. Son évaluation, en avril 2006, a rendu furieux les néo-conservateurs intransigeants qui préfèrent voir un scénario catastrophe dans les intentions nucléaires de l'Iran, de la même façon qu'ils ont exercé une pression pour alarmer le monde sur les soit-disant armes de destruction massive de l'Irak avant l'invasion US en 2003.

À la différence de George Tenet, l'ancien directeur de la CIA qui s'est plié aux ordres politiques de Bush pour l'Irak, Negroponte s'en est tenu lui aux analyses du Renseignement qui n'évoquent que des progrès limités de l'Iran dans l'enrichissement de l'uranium. "Notre estimation est que la perspective d'une arme nucléaire iranienne est encore très éloignée, sans doute pas avant la prochaine décennie," a indiqué Negroponte lors d'un entretien sur NBC News. Il a également tenu un discours similaire dans un autre entretien devant le Club de la Presse Nationale.

Frank J. Gaffney Jr, principal auteur néo-conservateur du Projet pour le Nouveau Siècle US, a réclamé le limogeage de Negroponte en raison de ses vues modérées sur l'Iran et de ses "décisions personnelles insondables". Dans un article du Washington Times sur le Révérend Sun Myung Moon, Gaffney a accusé Negroponte de donner d'importants travaux analytiques à Thomas Fingar, ex-Secrétaire d'État auxiliaire pour le Renseignement et la Recherche, et à Kenneth Brill, ancien ambassadeur US à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, qui avaient tous les deux discrédité à l'époque les déclarations américaines et anglaises au sujet de la recherche irakienne de minerai d'uranium en Afrique. Le bureau de Fingar avait aussi mené la dissidence sur l'affaire des AMD de l'Irak, notamment sur ce qui s'est avéré être les fausses déclarations de George W. Bush selon lesquelles l'Irak développait une bombe nucléaire. "Étant donné ce contexte historique, est-il étonnant que MM. Negroponte, Fingar et Brill nous aient donné le spectacle ridicule de déclarer que le régime iranien était à des années d'avoir des armes nucléaires ?" écrit Gaffney, ex-officier supérieur du Pentagone sous l'administration Reagan. Les néo-conservateurs US ont toujours éprouvé de l'amertume devant les estimations des services de renseignement qui ne corroborent pas leurs prescriptions politiques.

Dans son remaniement, Bush a déplacé Negroponte vers un poste ministériel secondaire avec le titre d'adjoint à la Secrétaire d'État Condoleezza Rice. A sa place il a nommé John McConnell, vice amiral retraité de la Navy, qui est considéré par les professionnels du Renseignement comme un technocrate de bas étage et non comme une personnalité indépendante et forte. Le départ de Negroponte devrait laisser les coudées franches à Bush s'il décide de soutenir les attaques sur les installations nucléaires iraniennes. Ses conseillers craignent que s'il n'agit pas de manière décisive en ce sens avant la fin de son mandat dans deux ans, son successeur pourrait ne pas avoir la volonté politique de lancer une telle frappe préventive contre l'Iran. Bush aurait déjà pesé ses options militaires de bombardement de l'Iran depuis début 2006, mais il a rencontré une forte résistance dans les rangs des militaires, tout comme il en a eu pour augmenter encore le nombre de soldats en Irak. Comme le journaliste d'investigation Seymour Hersh l'a écrit dans The New Yorker, un certain nombre d'officiers supérieurs US se sont inquités des projets des planificateurs de guerre de l'administration Bush qui pensent que les armes nucléaires tactiques sont le meilleur moyen de détruire des bunkers iraniens enterrés. Un ancien responsable supérieur du Renseignement indique que la Maison Blanche a toujours refusé d'éliminer l'option nucléaire malgré les objections des chefs d'État Major de l'armée. Selon Hersh, ces derniers ont toutefois fini par obtenir que l'usage d'armes nucléaires pour détruire l'usine de Natanz, située à moins de 320 kilomètres au sud de Téhéran, était politiquement inacceptable. Mais une façon de déjouer l'opposition des chefs d'État Major américains serait de déléguer l'opération de bombardement aux Israéliens. Une attaque menée par Israël serait plus acceptable pour le Congrès US.

A l'origine, le plan néo-conservateur d'invasion de l'Irak était de se servir de ce pays comme base pour forcer le changement de régime en Syrie et en Iran, et ainsi éliminer le Hezbollah au Liban et le Hamas en Palestine. Cette transformation régionale aurait protégé la frontière nord d'Israël tout en renforçant son jeu pour dicter des conditions définitives de paix aux palestiniens. Mais l'invasion de l'Irak a provoqué le chaos et un violent retour de flamme qui font que ce pays est aujourd'hui en pleine guerre civile sectaire incontrôlable et qu'une majorité chiite pro-iranienne est en train de s'y installer avec de puissants groupes terroristes jusque là inexistants dans cette région. En éliminant Saddam Hussein, Bush a supprimé le principal intermédiaire qui faisait barrage aux chiites radicaux iraniens depuis 1979, mais en cassant cet équilibre stratégique, il a aussi affaibli la monarchie sunnite d'Arabie Saoudite.

En 2006, le rêve des Etats-Unis -- la transformation orchestrée du Moyen-Orient -- a viré au cauchemar avec la montée du radicalisme chiite. Pour s'attaquer à cette évolution imprévue, Bush a cherché comment stopper l'expansionnisme chiite. Selon Robin Wright, expert en politique étrangère du Washington Post, les fonctionnaires américains pensaient que l'objectif était d'éliminer l'axe Hezbollah, Hamas, Syrie et Iran (Washington Post, 16 juillet 2006). Les conseillers de Bush ont ainsi accusé les gouvernements syrien et iranien de soutenir les combattants anti-US en Irak.

Manquant de capacité militaire et politique pour étendre le conflit au delà de l'Irak, l'administration Bush s'est tournée vers Israël et son nouveau premier ministre Ehud Olmert. Durant l'été 2006, Bush cherchait un prétexte pour acculer la Syrie et l'Iran dans une impasse. Cette occasion est survenue lorsque la guerilla frontalière avec le Hamas à Gaza et avec le Hezbollah au Liban ont mené à la capture de trois soldats israéliens à laquelle Israël a immédiatement riposté en attaquant militairement le Liban. Bush et ses conseillers néo-conservateurs ont vu dans ce conflit israélo-libanais l'occasion d'étendre le combat à la Syrie et de réaliser enfin le changement de régime souhaité depuis longtemps. Le premier ministre israélien Ehud Olmert partageait dans l'ensemble l'intransigeante stratégie de Bush contre les militants islamiques. Les "responsables militaires israéliens ont confirmé qu'ils recevaient des signaux de la part des USA laissant entendre qu'ils soutiendraient une attaque contre la Syrie" rapporte le Jerusalem Post en juillet 2006. En août 2006, Inter-Press Service a apporté plus de détails, précisant que le message avait été passé à Israël par Elliott Abrams, conseiller à la sécurité nationale adjoint de Bush et personnage clé de l'Iran-Contra durant les années 80. "Lors d'une réunion avec un officier supérieur israélien, Abrams a fait savoir que Washington n'aurait aucune objection si Israël choisissait d'étendre la guerre au-delà chez son autre voisin du nord, la Syrie", selon Inter-Press Service. En décembre 2006, Meyray Wurmser, néo-conservateur US dont l'épouse est conseillère sur le Moyen-Orient du vice-président Richard Cheney, a confirmé que l'administration Bush espérait qu'Israël attaque la Syrie, ce qui permettrait en l'écrasant d'éliminer du même coup les insurgés en Irak. Une grande partie des néo-conservateurs américains pensent qu'Israël doit se battre contre son véritable ennemi, celui qui soutient le Hezbollah. Pour eux, si Israël avait frappé la Syrie lors de sa guerre contre le Liban, cela aurait porté un coup si dur à l'Iran qu'il aurait été affaibli et que la carte stratégique du Moyen-Orient aurait été changée. Mais les offensives israéliennes de l'été 2006 à Gaza et au Liban ont manqué les objectifs de Bush et Olmert et produit à la place la condamnation internationale de Tel Aviv en raison du grand nombre de victimes civiles libanaises et palestiniennes tuées sous les bombes israéliennes.

Bush et Olmert, ces deux dirigeants politiquement affaiblis dans leur pays à cause de leurs aventures militaires sanglantes et ratées, ont aujourd'hui le même intérêt à tenter de redorer leur blason. Ils envisagent donc de nouvelles manoeuvres communes qui sont autant de fuites en avant. Une source connaissant bien la pensée des dirigeants de Washington et de Tel Aviv pense qu'une raison inexprimée de Bush pour renforcer les troupes américaines est d'appuyer la défense de la Zone Verte de Bagdad au cas où une attaque israélienne sur l'Iran provoquerait le soulèvement des chiites irakiens. Les deux porte-avions US au large de l'Iran pourraient quant à eux servir de force de dissuasion contre une riposte iranienne.

Malgré cela il est plus que probable que le conflit se propagerait très rapidement avec des conséquences encore incalculables. Une offensive israélienne contre l'Iran pourrait en particulier mettre en péril les autres dictateurs pro-étasuniens de la région. Au Pakistan, par exemple, les militants islamiques ayant des liens avec Al-Qaeda pourraient tenter de renverser le général Pervez Musharraf et donner aux terroristes le contrôle de l'arsenal nucléaire du pays. Pour certains experts en politique étrangère US, l'éventuel désastre géopolitique consécutif à une attaque israélienne contre l'Iran est si terrifiant qu'en fin de compte ils ne croient pas que Bush et Olmert oseront appliquer un tel plan. Les mêmes pensent également que George W. Bush ne veut pas réellement d'élections démocratiques dans les pays du Moyen-Orient parce que les militants islamiques gagneraient maintenant pratiquement à coup sûr en raison de l'anti-américanisme qui se propage et se développe encore plus depuis la pendaison de Saddam Hussein le 30 décembre 2006, le jour même de l'Aïd, sacré pour les musulmans.

Mais les actions de Bush aux cours des deux mois passés -- réaffirmant sa détermination à obtenir la "victoire" en Irak -- suggèrent qu'il est loin de vouloir une sortie honorable provenant d'une désescalade de la guerre. Il s'entête alors même que plusieurs hauts responsables de l'administration perdent foi en sa stratégie. Le 6 novembre, Donald Rumsfeld, Secrétaire à la Défense, lui a communiqué une note suggérant "un ajustement majeur" dans la politique de guerre qui incluerait "une diminution rapide du nombre de bases US en Irak", de 55 à 5 pour juillet 2007, avec les forces US restantes investies uniquement dans les régions souhaitées par les irakiens. "À moins que les autorités irakiennes locales coopèrent pleinement, les forces US quitteront leur région" écrit Rumsfeld. Proposant une option similaire au plan présenté par le représentant démocrate John Murtha, Rumsfeld a proposé que le commandement militaire "retire les forces US des positions vulnérables -- villes, patrouille, etc. -- et les transforment en Force de Réaction Rapide opérant depuis l'Irak et le Koweït, afin d'être disponible seulement si les forces de sécurité irakiennes ont besoin d'aide." Et dans ce qui pourrait être compris comme une critique implicite de la rhétorique hautaine de Bush sur la transformation de l'Irak et du Moyen-Orient, Rumsfeld déclare que l'administration devrait "repenser la mission militaire et les objectifs des USA avec un objectif minimaliste" (New York Times, 3 déc. 2006). Le 8 novembre, deux jours après sa note et un jour après que les représentants étasuniens aient élu une majorité démocrate à la Chambre et au Sénat, Bush a viré Rumsfeld. Le limogeage a été communément interprété comme le signe que Bush était prêt à modérer sa position sur l'Irak, mais l'évidence suggère maintenant, après la décision d'envoyer de nouvelles troupes en Irak, que Bush s'est débarrassé de Rumsfeld pour mieux se lancer dans une nouvelle guerre. Le 6 décembre, lorsque James Baker a publié un rapport du groupe d'étude bipartite sur l'Irak préconisant de diminuer le contingent des troupes US en Irak, Bush l'a immédiatement rejeté. Il a au contraire parlé d'une longue guerre à venir contre les "radicaux et les extrémistes islamiques", nouvelle escalade dans son objectif initial post-11-septembre de "détruire le terrorisme international". Dans sa conférence de presse du 20 décembre, il a glorifié cette lutte encore plus longue et plus radicale contre les islamistes comme une épreuve américaine de virilité et de persévérance afin de montrer à l'ennemi "qu'il ne peut pas nous faire quitter le Moyen-Orient, qu'il ne peut pas intimider les USA. (...) Je ne vais pas faire de prévision sur l'Irak en 2007, sauf que cela va exiger des choix difficiles et des sacrifices supplémentaires, parce que l'ennemi est sans merci et violent. (...) Je prévois qu'il faudra du temps avant que l'idéologie de la liberté triomphe définitivement de l'idéologie de la haine", déclare-t-il.

Depuis, contre l'avis du peuple américain qui s'y oppose à plus de 60% selon les sondages, George W. Bush a décidé une nouvelle "montée" de ses troupes militaires en Irak et il a remplacé les commandants qui étaient en désaccord avec lui. Il a même destitué l'ambassadeur américain en Irak, Zalmay Khalilzad, un musulman sunnite généralement considéré comme une voix modérée de la politique US. Celui-ci s'était en privé opposé à la décision de Bush de faire exécuter la sentence de pendaison pour Saddam Hussein. Il y a aussi semble-t-il des tensions entre lui et Cheney qui, comme Rumsfeld, semble être désenchanté de la guerre après avoir fait un très, très, mauvais pari.

Depuis les élections du Congrès du 7 novembre, Ehud Olmert a rencontré George Bush en privé le 13 novembre; Tony Blair -- le "larbin de Bush" aujourd'hui en fin de son mandat en Grande-Bretagne -- s'est rendu à la Maison Blanche le 7 décembre; puis Blair s'est entretenu avec Olmert en Israël. Tout semble indiquer que les trois dirigeants cherchent frénétiquement des options pour retourner leur destinée politique alors qu'ils vont devoir faire face au jugement de l'histoire pour leurs aventures sanglantes au Moyen-Orient. Ainsi, si le triumvirat Bush-Blair-Olmert a quelque espoir d'accomplir sa "mission pour le bien contre le mal" au Moyen-Orient, il ne lui reste plus beaucoup de temps. Quelque chose doit se passer. Quelque chose qui pourrait bien ressembler à un rush pour l'Armageddon.

Copyright © Robert Parry / republique-des-lettres.fr, Paris, vendredi 12 janvier 2007. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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