Cristina Kirchner

Cristina Fernandez de Kirchner est née le né le 19 février 1953 à La Plata (Argentine).

Elle suit des études de Droit à l'Université de La Plata d'où elle sort en 1979 avec un diplôme d'avocate et un mari, Nestor Kirchner, épousé en 1975, avec qui elle aura deux enfants (Maximo, en 1977, et Florencia, en 1990).

Militante des Jeunesses péronistes (Parti Justicialiste), Cristina Kirchner est élue députée de la province de Santa Cruz (Sud de l'Argentine) en 1989 puis réélue en 1993. Membre de la convention constituante de 1994, elle devient Sénatrice nationale de Santa Cruz l'année suivante puis Députée nationale avant de redevenir Sénatrice nationale de la même province en 2001. En 2005, Cristina Kirchner remporte un nouveau mandat de Sénatrice nationale, mais cette fois dans la province de Buenos Aires, sur les listes de centre-gauche du Front pour la victoire-Parti justicialiste (FPV-PJ). Entre-temps Nestor Kirchner est devenu le 25 mai 2003 Président et elle Première dame de la République d'Argentine.

Péroniste de gauche, avocate des Droits de l'Homme, Cristina Kirchner défend des valeurs de justice sociale. Elle est très active dans la moralisation de la vie politique de son pays, luttant notamment contre la corruption et contre l'impunité des anciens responsables de la dictature. Elle manifeste également un intérêt marqué pour tout ce qui touche à la Culture et au développement culturel. Surnommée "la reine Cristina", souvent comparée à Eva Peron (la "Santa Evita" du petit peuple argentin, première épouse du populiste Juan Peron), cette Hillary Clinton sud-américaine -- comme elle brillante avocate, sénatrice, épouse de président, de gauche, belle, élégante et autoritaire --, est proche de la plupart des chefs d'Etat du continent latino-américain, en particulier de la présidente du Chili Michelle Bachelet, mais aussi de Lula (Brésil) et de Hugo Chavez (Vénézuela).

Le 28 octobre 2007, Cristina Kirchner succède à son mari à la présidence de la République d'Argentine. Elle est brillament élue avec 45,23% des suffrages exprimés face à la députée libérale-chrétienne Elisa Carrio (23%). Après Isabel Peron, elle est la seconde femme à devenir présidente de l'Argentine. Son début de mandat présidentiel est marqué par plusieurs conflits, dont l'un avec le Vatican sur la dépénalisation de l'avortement, un autre avec le monde rural en raison de nouvelles taxes sur l'exportation du soja, et surtout un désaccord permanent avec les grands patrons et dirigeants économiques du pays, notamment après son plan de nationalisation des fonds de pension privés créés en 1993 par le gouvernement Menem. Sa cote de popularité passe rapidement de 55% à moins de 30%.

En juin 2009, lors des élections législatives de mi-mandat, Cristina Kirchner subit un cuisant revers en perdant la majorité en même temps à la Chambre des députés et au Sénat, en raison sans doute d'une forte hausse du chômage et des prix à la consommation. Les principales provinces du pays, dont Buenos Aires, passent sous le contrôle d'une opposition composée notamment de péronistes de droite prônant le retour des idées néolibérales de l'ancien président Carlos Menem (1989-1999), celles-là même qui ont pourtant conduit l'Argentine à la grande faillite de 2001-2002.

Le 27 octobre 2010, son mari Nestor Kirchner, auquel elle avait succédé en 2007, décéde d'une crise cardiaque à ses côtés à Calafate, au sud du pays. Cristina ne se montrera dès lors plus qu'en noir et mettra un frein à son goût compulsif pour les vêtements et chaussures de de luxe. La mort de son mari lui permet de donner d'elle une nouvelle image, moins autoritaire et plus consensuelle.

En juin 2011, elle annonce officiellement à la Casa Rosada qu'elle brigue un second mandat présidentiel. Dans une campagne électorale brève mais intense, elle sait toucher la corde sensible des Argentins dans le rôle de veuve à poigne, fait la paix avec les classes moyennes, et parvient à démontrer qu'elle a du leadership dans un pays profondément machiste. Surtout, elle fait valoir qu'elle seule est capable de redistribuer les fruits de la nouvelle croissance économique dont jouit le pays, ne ratant pas l'occasion de mettre en avant la réussite du modèle argentin en rupture avec le FMI.

Le 23 octobre 2011, Cristina Kirchner est réélue pour un nouveau mandat de quatre ans dès le premier tour du scrutin de l'élection présidentielle, avec 53,42% des suffrages contre 17,18 % des voix à son principal rival, le socialiste Hermes Binner, et 11,43 % au radical Ricardo Alfonsin.

Copyright © A. M. Levy / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 8 août 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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