Émile Guillaumin

Premier authentique écrivain paysan français, Émile Guillaumin est né le 10 novembre 1873 à la ferme de la Neverdière, près d'Ygrande (Allier).

À l'école du village, il fait cinq ans d'études qu'il doit interrompre dès l'obtention de son Certificat d'Etudes Primaires, en 1886, pour travailler à la ferme. De 1894 à 1897 il effectue son service militaire tout en commençant à composer quelques poèmes et scènes patoisantes.

Autodidacte, il entre en littérature avec ses Dialogues bourbonnais (1889), bientôt suivi par Les Tableaux champêtres (1901) et un recueil de poèmes, Ma cueillette (1903). La Vie d'un simple (Éditions Stock, 1904, sélectionné pour le Prix Goncourt), écrit après la lecture de Jacquou le Croquant d'Eugène Le Roy, le révèle au grand public. Ces mémoires fictifs d'un métayer disent avec justesse et sobriété la vie d'une famille paysanne entre 1820 et 1870: la rudesse de l'existence et des travaux, les servitudes et les joies du monde rural.

En avril 1905, Émile Guillaumin épouse Marie Chalmin, avec qui il aura deux enfants. Il publie d'autres romans: Près du sol et Albert Manceau, adjudant (1906), Rose et sa parisienne (1907), La Peine aux chaumières (1909), Baptiste et sa femme (1911), Au pays des ch'tis gars (1912).

À partir de 1908, Émile Guillaumin, fermier d'une terre de trois hectares ("Les Vignes" sur la route d'Ygrande à Moulins, actuel musée Émile-Guillaumin), devient aussi l'un des pionniers du syndicalisme paysan en épaulant le fondateur des syndicats agricoles, Michel Bernard. De 1906 à 1911, il est rédacteur en chef du journal Le Travailleur rural, bulletin de la fédération des syndicats d'agriculteurs de l'Allier. Le Syndicat de Baugignoux (1912) est le témoignage amer et lucide de cette difficile entreprise.

Mobilisé pendant la Guerre de 1914-1918, il occupe les fonctions de vaguemestre. Il collabore ensuite à de nombreux journaux et revues, dont notamment L'Humanité, pour défendre la cause paysanne. Ses articles sont réunis dans Notes paysannes et villageoises (1925), À tous vents sur la glèbe (1931) et Six ans de luttes syndicales (édition posthume, 1977). En 1936, il publie un Panorama de l'évolution paysanne de 1875 à 1935 et, en 1937, un dernier roman: François Péron, enfant du peuple.

Président de la Société des Amis de Charles-Louis Philippe, il a rendu hommage à la mémoire de celui qui fut son protecteur dans Mon compatriote Charles-Louis Philippe (1942).

Émile Guillaumin est mort à Ygrande, où il a toujours vécu et travaillé, le 27 septembre 1951, à l'âge de 78 ans.

Copyright © Mélanie Wolfe / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 3 août 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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