Vladimir Nabokov

Vladimir Nabokov

Écrivain américain d'origine russe, Vladimir Nabokov est né le 24 avril 1899 à Saint-Pétersbourg (Russie).

Il est issu d'une famille aristocratique, cultivée et libérale,. Son père, avocat et professeur de droit, l'un des fondateurs du parti démocrate et constitutionnel (Kadet), est député à la Douma et membre du premier gouvernement provisoire en février 1917.

Élevé à l'école de Tenishev, parlant dès l'enfance, outre le russe, le français, l'anglais, l'allemand, Vladimir Nabokov découvre très vite son goût pour la littérature, mais aussi pour la peinture, les échecs et les papillons. Il écrit déjà des poèmes dont un premier recueil paraît en 1914, puis un second en 1917. En 1919, la famille Nabokov choisit l'exil, et Vladimir ira terminer ses études à l'université de Cambridge (Royaume-Uni).

Il retrouve sa famille à Berlin (Allemagne) en 1922. Là, il enseigne la boxe, le tennis et les langues étrangères. Il poursuit sa carrière littéraire et, sous le pseudonyme de Sirine, il publie poèmes, récits et essais dans les journaux de l'émigration russe. Deux recueils paraissent en 1923: Le Chemin de montagne et La Vigne. En 1925, il épouse Véra Slonim. Ils auront un fils, Dimitri.

Le premier roman de Vladimir Nabokov, Mashenka (1926), lui apporte une certaine renommée dans les milieux de l'émigration, où l'on s'accorde à saluer en lui le plus grand espoir de sa génération. Roi, Dame, Valet, publié en 1928, confirme son talent et accroît sa réputation. Ses livres, Camera obscura (1932), Le Désespoir (1936), commencent à être traduits en allemand, anglais, français. Invité à retourner en URSS, il refuse, séjourne en France, gagne les Etats-Unis, où il enseignera la littérature russe pendant vingt ans, à l'université de Standford (1940), au collège de Wellesley (1941-1948), à Cornell (1949-1959) et à Harvard.

Naturalisé américain en 1945, Vladimir Nabokov reste fidèle aux papillons. Il obtient un poste de chercheur auprès du Musée de zoologie de Harvard et découvre deux espèces, dont l'une va porter son nom. Il commence à écrire en anglais et collabore régulièrement aux meilleures revues américaines comme le New Yorker et la Partisan Review. En 1941, il publie pour la première fois des livres écrits directement en anglais: un roman, La vraie vie de Sébastien Knight; un essai consacré à Nicolas Gogol; des notes et traductions d'Alexandre Pouchkine, Mikhaïl Lermontov, Fédor Tioutchev; Brisure à Senestre -- le récit des efforts d'un intellectuel pour préserver son intégrité dans un état totalitaire -- attire l'attention de la critique américaine.

Mais ce sont ses souvenirs d'enfance, publiés en 1951 sous le titre Speak, Memory, qui lui vaudront la renommée dans les milieux littéraires américains. Cette notoriété devient mondiale en 1958 avec la publication de Lolita, qui provoque un scandale à cause de son sujet, l'amour d'un homme mûr pour une fillette impubère, mais où la critique s'accorde à reconnaître un chef-d'oeuvre. Vladimir Nabokov est consacré "grand écrivain américain". On ne se lasse pas de louer son style. Il traduit nombre de ses livres antérieurs écrits en russe, dont notamment L'Invitation au supplice (1935) en 1959 et Le Don en 1964 (deux ans après l'adaption par Stanley Kubrick de Lolita au cinéma).

Feu pâle, en 1963, démontre la virtuosité du poète en même temps que la puissance sarcastique du penseur: il s'agit d'un long poème, suivi du commentaire d'un exégète savant et dément. En 1964, La Défense Loujine illustre non pas seulement le talent du conteur, mais aussi sa science et son goût du jeu d'échecs.

On doit à Vladimir Nabokov des traductions remarquables de Pouchkine en anglais, mais aussi de Shakespeare, Goethe, Alfred de Musset, Lewis Carroll, etc, en russe. En 1964, son oeuvre est couronnée par le Prix International des Éditeurs. Cependant Vladimir Nabokov a émigré une fois de plus. Dès 1959, il s'est installé à Montreux, en Suisse, où il écrit un autre chef-d'oeuvre, Ada ou l'Ardeur, publié en 1969. C'est là qu'il trouve la mort le 2 juillet 1977, à l'âge de 78 ans.

Depuis sa mort, beaucoup d'inédits ont été publiés en traduction française. Citons entre autres les premiers romans, traduits de l'anglais après avoir été traduits du russe par Nabokov lui-même: Le Don, Le Guetteur, Roi, Dame, Valet, L'Exploit, Machenka, ainsi que la première version de Lolita intitulée L'Enchanteur ou encore L'Orginal de Laura (C'est plutôt drôle de mourir), un roman inachevé que son fils, l'écrivain Dmitri Nabokov, a décidé de publier en 2010 contre la volonté initiale de son père; des nouvelles réunies en volumes sous les titres Une beauté russe, Mademoiselle O, Détails d'un coucher de soleil et La Vénitienne; trois volumes de conférences intitulés Littératures, ainsi que la correspondance avec Edmund Wilson. Son autobiographie -- une édition révisée et augmentée de Speak, Memory où il restitue son enfance et son exil européen -- a quant à elle été publiée en 1991 sous le titre Autres rivages. Enfin, une édition complète de ses oeuvres romanesques a été publiée en 2010 dans la Bibliothèque de La Pléiade (Éditions Gallimard).

Copyright © Jean Blot / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 8 août 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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