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La République des Lettres

Rainer Maria Rilke

Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète

La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0207-4
Livre numérique (format ePub)
Prix : 5 euros
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Max Stirner

Max Stirner

Max Stirner -- pseudonyme de Johann Kaspar Schmidt -- est né à Bayreuth (Allemagne) le 25 octobre 1806.

Son père, modeste fabricant de flûtes, meurt de tuberculose six mois après sa naissance. Sa mère se remarie avec un pharmacien et la nouvelle famille s'installe à Kulm.

Max Stirner ne fait pas des études universitaires complètes mais suit quelques temps les cours de philosophie de la religion de Friedrich Hegel à Berlin. En 1837, il épouse une jeune femme d'origine aussi modeste que lui, Agnès Butz, qui meurt en couches l'année suivante. Sans argent, il travaille comme professeur d'histoire et de philosophie dans un internat de jeunes filles. Il fait aussi un peu de journalisme.

Entré en relation vers 1841 avec un des cercles d'agitation révolutionnaire allemands, le groupe des "Affranchis" ou "Hommes libres" -- fréquenté notamment par Karl Marx, Bruno Bauer, Otto Wigand (son futur éditeur), Ludwig Buhl, Karl Nauwerck, Arnold Ruge et Friedrich Engels -- Max Stirner s'y fait remarquer à la fois par la grande réserve de ses manières et le radicalisme de sa pensée. En 1843, il épouse Marie Dähnhardt, une jeune héritière féministe habituée du groupe des Affranchis, à qui il dédie son chef-d'oeuvre, L'Unique et sa propriété (1844), véritable bréviaire de l'anarchisme individualiste qui, après une courte censure, connaît un certain succès et suscite de vives polémiques.

Hégélien de gauche, Max Stirner y adopte la position de Ludwig Feuerbach selon laquelle l'Être suprême est l'Homme: Dieu n'est qu'une hypostase de l'égoïsme humain. Mais il refuse, par la suite, s'opposant donc à Feuerbach, Marx et Engels (qui le critiqueront violemment dans L'Idéologie allemande), toute conversion humaniste des questions théologiques. La Conscience, l'Humanité, la Société, le Libéralisme et le Socialisme ne sont selon lui que de nouveaux fantasmes et fétiches aliénant l'individu. Chaque idéal pétendant subordonner l'individu est une forme pathologique d'obsession et de préjugé qui se traduit dans l'esclavage des hiérarchies, qu'elles s'en remettent à Dieu ou au devoir et à l'altruisme social. La liberté véritable, selon lui, n'a pas d'autres principes, centre et fin que l'homme lui-même. Celle-ci coïncide avec le droit de l'individu à la propriété de soi-même, laquelle se manifeste dans la volonté de décider de chaque chose. Il en découle que la seule union possible entre des hommes libres n'est pas une société hiérarchisée, mais une association que chaque individu voit comme le moyen de multiplier ses propres forces. On ne peut pas aboutir à une telle association par une révolution mais par une insurrection de chaque individu, explique-t-il. Son égoïsme radical ne s'en remet à aucune définition ou idée générale de l'homme. Contrairement à Ludwig Feuerbach, Soren Kierkegaard ou Arthur Schopenhauer, la question pour Max Stirner n'est pas "Qu'est-ce que l'homme ?" mais "Qui est l'homme ?", et la réponse est le Moi, l'Unique. Le moi unique est volonté de puissance en expansion, pure force vitale et nihiliste sans autre signification qu'elle-même. Il conclut lui-même son livre de manière emblématique par la phrase: "Moi, j'ai trouvé ma cause dans le néant".

Après la publication de L'Unique et sa propriété, Max Stirner fait paraître des traductions du Dictionnaire d'économie politique de Jean-Baptiste Say et de La Richesse des nations d'Adam Smith. Ayant quitté son poste de professeur, il tente d'ouvrir un commerce mais fait faillite et se retrouve endetté. Sa femme le quitte. En 1852, il publie une Histoire de la réaction en deux volumes, qui compile notamment plusieurs textes d'Auguste Comte.

Dans ses dernières années, Max Stirner mène une vie extrêmement misérable, solitaire, fuyant ses anciens amis, errant de logis en logis, emprisonné à deux reprises pour dettes et ne subsistant que grâce à de petites besognes de garçon de courses. Sa mort à Berlin le 26 juin 1856 passe inaperçue et son livre reste complètement oublié pendant un demi-siècle, jusqu'à la publication en 1897 d'une biographie que lui consacre l'écrivain anarchiste allemand d'origine écossaise John-Henry Mackay, Max Stirner, sa vie et son oeuvre.

Copyright © Hortense Paillard / , Paris, dimanche 31 juillet 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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