Jane Austen

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Jane Austen

Femme de lettres anglaise, Jane Austen est née le 16 décembre 1775 à Steventon (Hampshire, Royaume-Uni).

Toute sa vie s'écoule parmi les siens, de sorte que les évènements qui la concernent: séjours plus ou moins prolongés à Londres, à Bath, à Southampton, à Chawton près d'Alton, concernent également le reste de sa famille. Après la mort du révérend Austen, son père, au début de 1805, l'atmosphère où elle évolue s'appauvrit, les relations d'une veuve et de ses filles célibataires se limitant à des personnes de situation analogue.

Jane Austen est la dernière de cinq enfants. Les garçons ont quitté la maison familiale pour servir dans la marine. À la mort de la femme d'Edward (1808), Jane, avec sa soeur préférée Cassandra, se charge de l'éducation de ses onze neveux et nièces. Jane est intarissable en trouvailles pour amuser les enfants. C'est d'ailleurs le désir de distraire le cercle de famille qui la pousse tout d'abord à écrire: elle compose quelques scènes burlesques, un recueil de récits sous forme épistolaire: Amour et Amitié, et sous cette même forme qu'a mise en vogue Samuel Richardson, le roman (perdu) d'Elinor and Marianne (antérieur à 1796) qui sera ensuite refondu en un récit intitulé Raison et Sensibilité ou les Deux Manières d'aimer (1811, trad. 1815).

C'est aussi pendant cette période que doit avoir été composé Lady Susan, son autre roman épistolaire. Orgueil et Préjugés, qui dans sa version primitive a pour titre Première impression, est commencé en 1796, refusé par un éditeur en 1797, et revu avant sa publication, qui n'intervient qu'en 1813.

En 1797-98, Jane Austen écrit Catherine Morland ou l'Abbaye de Northanger, qu'elle prépare pour l'impression en 1803, mais qui ne paraît qu'en 1818. Découragée de ne pas trouver d'éditeur, elle a cessé d'écrire lorsque l'acceptation de Raison et Sensibilité et de Orgueil et Préjugés la pousse de nouveau à travailler.

De cette impulsion naissent Mansfield Park, publié en 1814, et Emma, écrit entre 1814 et 1815, et publié en 1816. Ce dernier roman, dédié au prince régent, provoque un curieux échange de correspondance entre l'auteur et le bibliothécaire du régent, le révérend J.S. Clarke, qui suggère à Jane Austen (mais elle ne le prend pas au sérieux) d'écrire un roman historique inspiré par les vicissitudes de la maison régnante.

En été ou en automne 1815, Jane Austen commence Persuasion, publié en 1818 en même temps que L'Abbaye de Northanger. Son ultime roman (connu dans sa famille sous le titre de Sanditon) est écrit durant les six derniers mois de sa vie, et demeure à l'état de fragments; il paraît seulement en 1925.

En mars 1817, l'état de santé de Jane Austen s'aggrave (elle est phtisique). En mai, elle se rend avec sa soeur Cassandra à Winchester pour recourir à l'art d'un médecin réputé: elle y meurt le 18 juillet 1817.

Lady Susan et The Watsons (fragments) sont publiés par James Edward Austen Leigh, neveu et premier biographe de la romancière, dans la seconde édition (1871) de ses Souvenirs de Jane Austen.

Bien que Walter Scott ait rendu compte favorablement du roman Emma (paru en 1816) dans la Quaterly Review, le succès de Jane Austen, de son vivant, est très modeste. C'est seulement à partir de 1890 que se multiplient les biographies et les critiques élogieuses, mettant en relief son art de peindre, à traits sobres et souvent malicieux, le petit monde provincial dans lequel s'écoule sa vie monotone et brève.

Un peu rigide, mais non sans charme, mordant d'expression mais tendre de coeur, cet écrivain aristocratique ressent toute l'aversion d'une créature fine et raisonnable pour ce qui est sans mesure, désordonné ou exubérant. Les conditions exceptionnelles dans lesquelles elle travailla, et que relate son neveu, montrent bien son équilibre inné: "Il est surprenant qu'elle ait réussi à écrire ses romans, car elle n'avait pas de cabinet où elle pût s'isoler, et une grande partie de son oeuvre doit avoir été composée dans la commune salle de séjour, à la merci de toutes les interruptions fortuites. Elle veillait à ce que son activité ne fût soupçonnée ni des domestiques, ni des visiteurs, ni de quiconque, sauf des membres de la famille."

Copyright © Mario Praz / republique-des-lettres.fr, Paris, dimanche 31 juillet 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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