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La République des Lettres

Rainer Maria Rilke

Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète

La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0207-4
Livre numérique (format ePub)
Prix : 5 euros
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Marine Le Pen

Marine Le Pen

Quelque 24.000 adhérents ont voté par correspondance pour désigner le successeur de Jean-Marie Le Pen à la présidence du Front National (FN). Des deux candidats en lice, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, c'est sans surprise la fille du vieux leader historique qui remporte le scrutin avec 67,65% des voix.

Les résultats officiels ont officiellement été proclamés dimanche 16 janvier par Jean-Marie Le Pen lui-même, à l'issue du 14e Congrès du Front National qui s'est déroulé ce week-end à Tours, après dépouillement définitif du vote sous contrôle d'huissiers.

À 42 ans, Marine Le Pen -- vingt-quatre ans de militantisme au FN mais véritablement investie en politique après le second tour de l'élection présidentielle de 2002 -- succède ainsi à son père à la présidence du parti d'extrême-droite qu'elle s'efforce depuis sept ans de dédiaboliser et à qui elle apporte une nouvelle image, en apparence plus moderne, plus modérée et plus respectable.

Martelant sa stratégie politique depuis son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), cette avocate divorcée et mère de trois enfants s'estime comme la meilleure chance du FN pour la prochaine présidentielle, la seule "capable d'élargir le Front National bien au-delà de son électorat traditionnel". "Pour la première fois dans l'histoire de la vie politique française, la classe politique s'est coalisée non pas contre le Front National, mais derrière le Front National, qui pose les véritables thèmes de la future campagne présidentielle", a-t-elle asséné. Son but: non seulement rééditer en 2012 la performance de son père qui s'était qualifié pour le second tour à la présidentielle de 2002 face à Jacques Chirac et Lionel Jospin, mais élargir encore l'assise du FN pour en faire un parti populaire de gouvernement à la manière de la Ligue du Nord en Italie. "Les élections cantonales seront la première étape de notre marche vers le pouvoir", affirme-t-elle.

De fait, Marine Le Pen ratisse large dans les milieux populaires déçus du sarkozysme et chasse ouvertement sur les plates-bandes de l'UMP. Fidèle à la ligne du parti, elle raille les "pathétiques gesticulations" de Nicolas Sarkozy sur les questions de sécurité et d'immigration, développe un solide programme économique prévoyant de sortir de l'euro et prône le retour de la peine de mort pour certains crimes, obligeant souvent les autres partis politiques à se positionner sur ses thèmes.

Son adversaire, l'eurodéputé Bruno Gollnisch, joue pour sa part la carte de la réconciliation, après quatre mois d'intense compétition où Marine Le Pen n'a pas hésité à brocarder ses soutiens comme un ramassis de "catholiques intégristes, de pétainistes et d'obsédés de la Shoah". S'estimant victime des télévisions qui n'avaient d'yeux que pour "la candidate du système et des médias", il répète cependant à l'envie que la nouvelle présidente du Front National "n'est pas une ennemie" et que l'essentiel est de rassembler "la famille" qui s'est quelque peu délitée depuis la scission opérée par Bruno Mégret en 1998. Il a toutefois décliné l'offre d'un poste de vice-président dans le nouvel organigramme du FN, préférant dit-il laisser "les coudées franches" à l'équipe de Marine Le Pen. L'ancien résistant et cofondateur du parti en 1972, Roger Holeindre, annonce lui son départ avec fracas.

Alors que la cote de popularité de Marine Le Pen atteint 27% d'avis favorables chez les Français -- un record pour une personnalité d'extrême droite -- plusieurs enquêtes d'opinion confirment qu'une partie de l'électorat de droite est aujourd'hui plus que sensible à son discours. Selon les sondages, 54% des sympathisants UMP -- ainsi qu'un ouvrier sur deux et un sympathisant de gauche sur cinq -- approuveraient ainsi ses récents propos polémiques comparant les prières de rue des Musulmans et l'Occupation nazie. 29% des mêmes -- et 18% de l'ensemble des électeurs français -- affirment en outre qu'ils pourraient voter pour elle en 2012. Ramenés vingt ans en arrière, les dirigeants du PS et de l'UMP hésitent toujours sur les réponses ou non-réponses à lui opposer.

Le vieux leader, Jean-Marie Le Pen, qui a pris plusieurs fois position en faveur de sa fille pendant la campagne -- allant même jusqu'à traiter de "taliban hystérique" le directeur du journal d'extrême droite Rivarol qui s'était positionné contre elle -- espère bien qu'elle atteindra l'objectif qu'il a poursuivi vainement tout au long de sa carrière politique. "Je n'ai pas été capable de mettre en oeuvre le programme que je crois salvateur pour la France. Eh bien ! Il y a le deuxième étage de la fusée Le Pen, c'est Marine", déclare-t-il.

Dans un ultime discours prononcé à Tours au titre de président du FN, il a dressé un bilan catastrophique d'une France contemporaine à ses yeux plus décadente que jamais. Aujourd'hui âgé de 82 ans, il restera quoi qu'il en soit Président d'honneur du parti d'extrême droite et continuera à exercer ses mandats de député européen et de patron du FN au Conseil régional de Provence Alpes Côte-d'Azur.

Copyright © Hortense Paillard / , Paris, dimanche 16 janvier 2011. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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