Julian Assange

Julian Assange

Emprisonné à Londres à la demande de la justice suédoise, Julian Assange vient d'être libéré sous caution par le juge britannique Howard Riddle. L'affaire d'extradition qui le concerne est renvoyée à une prochaine audience qui se tiendra le 11 janvier 2011.

En attendant le co-fondateur et porte-parole du site WikiLeaks est soumis à un contrôle judiciaire strict. Outre sa remise en liberté conditionnée au versement d'une somme de 240.000 livres (environ 283.000 euros), il est assigné à résidence à Londres où il doit se présenter au commisariat tous les jours à 18H. Il doit également porter un bracelet électronique et respecter certains horaires de sortie.

Les autorités suédoises ont toutefois annoncé leur décision de faire appel, ce qui retarde sa remise en liberté effective d'un jour ou deux, voire risque de faire annuler la décision du juge Howard Riddle, ce qui obligera dans ce cas Julian Assange à rester en prison au moins jusqu'au 11 janvier.

Une dizaine de personnalités, dont les cinéastes Ken Loach et Michael Moore, la riche héritière Jemima Khan (fille du milliardaire James Goldsmith) ou encore le journaliste John Pilger, se sont portées garantes de lui.

Sous le coup d'une demande d'extradition de la Suède pour une affaire de "viol, agression sexuelle et coercition" à l'encontre de deux suédoises, Julian Assange s'était présenté de lui-même à la police britannique le 7 décembre dernier. Il avait été placé en détention provisoire après s'être opposé à la demande d'extradition.

Julian Assange réfute les accusations portées contre lui, assurant que "les charges sont sans fondement". Il laisse entendre qu'il est la cible d'une "campagne calomnieuse" destinée à nuire à sa réputation et à décrédibiliser le site WikiLeaks, qui vient de divulguer 250.000 documents confidentiels de la diplomatie américaine. "Le fait que ces accusations apparaissent en ce moment est profondément troublant", affirme-t-il.

Interrogé lundi soir par la chaîne de télévision Al-Jazira du Qatar, Mark Stephens, l'avocat londonien de Julian Assange, a déclaré que selon lui la procédure en cours contre son client n'était "qu'un moyen de le maintenir en détention", le temps que les Etats-Unis déposent eux aussi une demande d'extradition en vertu d'une loi contre l'espionnage.

WikiLeaks fait par ailleurs l'objet d'attaques informatiques massives visant à l'empêcher de fonctionner normalement. Le service américain de paiement en ligne PayPal, ainsi que les entreprises de cartes de crédit Visa et Mastercard, ont également bloqué les transferts d'argent vers le site, coupant ainsi ses ressources provenant des dons des internautes. La banque suisse Postfinance a elle aussi bloqué le compte bancaire de Julian Assange, estimant arbitrairement que son client se livrait à des "activités illégales".

Dans un communiqué diffusé aujourd'hui par la chaîne de télévision australienne Network Seven, Julian Assange déclare que "Mes convictions n'ont pas changé. Je reste fidèle à mes idéaux. Ils ne vacilleront pas malgré ces circonstances", ajoutant que "Nous savons maintenant que Visa, Mastercard, Paypal et d'autres sont des instruments de la politique étrangère américaine. Dans une autre tribune récente intitulée "N'abattez pas le messager pour les nouvelles dérangeantes qu'il apporte", il estime que "la tempête déclenchée autour de WikiLeaks renforce la nécessité de défendre le droit de tous les médias à révéler la vérité".

Copyright © A. M. Levy / republique-des-lettres.fr, Paris, mardi 14 décembre 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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