Aristide Maillol

Sculpteur, peintre et dessinateur, Aristide Maillol est né à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) le 8 décembre 1861.

Après ses études secondaires à Perpignan, il il intègre l'École des Beaux-Arts de Paris où il est l'élève des peintres Jean-Léon Gérôme et Alexandre Cabanel. Mais dès ces premières années parisiennes et grâce également à son amitié avec le sculpteur Antoine Bourdelle, Maillol faît preuve d'un intérêt particulier pour la sculpture, notamment pour celle d'Auguste Rodin.

Fasciné par les tapisseries médiévales du Musée de Cluny (Paris 5e), il se consacre lui-même à cette technique et ouvre en 1893 un atelier à Banyuls. C'est de cette expérience ainsi que de son admiration pour Paul Gauguin, Pierre Puvis de Chavannes et Maurice Denis, que vont éclore ses premières peintures de jeunes filles et de nus féminins, thèmes que l'artiste reprendra par la suite dans sa sculpture.

Puis Maillol s'adonne de plus en plus à la sculpture. Vers 1900, son art est encore lié aux Nabis (Édouard Vuillard et Pierre Bonnard) et à Henri Matisse, mais les suggestions de la sculpture égyptienne et indienne -- qu'il admire à l'exposition universelle de Paris de 1900 -- ainsi que classique, découverte au cours d'un voyage en Italie et en Grèce en 1908, accentuent son intérêt pour la recherche plastique et détermine son goût pour les volumes massifs et pour une composition plate, rythmique et large.

De ses premières sculptures en bois et en argile, commencées vers l'âge de quarante ans, à celles en bronze de l'entre-deux guerres, Maillol modèle de simple nus féminins solidement plantés, d'une tranquillité imposante. Son travail est aujourd'hui considéré comme annonciateur des oeuvres d'Henry Moore ou d'Alberto Giacometti.

Parmi ses oeuvres les plus significatives, rappelons les Saisons du Musée Pouchkine de Moscou (1912); L'Île de France et L'Harmonie (Musée National d'Art Moderne, Paris), réalisées respectivement en 1925 et en 1944 pour la Ville de Paris; Le Fleuve (1939-43, MOMA, New York), L'Air (1939, Musée Kröller-Müller d'Otterlo, Pays-Bas) et une série de monuments commémoratifs: Cézanne (1912-20, Jadin des Tuileries, Paris), Monument aux morts de Banyuls (1930) et Debussy (1930, Saint-Germain en Laye). Dix-huit de ses bronzes de femmes, dont Trois Nymphes, Baigneuse à la draperie, Méditerranée (1905), Baigneuse se coiffant (1930), Flore (1910) et Jeune fille allongée (1921), sont exposés depuis 1964 au centre de Paris, d'abord dans le jardin des Tuileries puis désormais dans le jardin du Carrousel du Louvre.

Maillol atteint des effets analogues de plastique monumentale dans ses nombreux dessins, lithos, eaux-fortes et gravures sur bois dont il illustre quatorze livres entre 1907 et 1944, pour la plupart des des classiques anciens et modernes: Homère, Virgile (Géorgiques), Ovide (L'Art d'aimer), Longus, Lucien, Ronsard (Livret de Folastries) et Verlaine.

Aristide Maillol est mort le 27 septembre 1944 à Banyuls-sur-Mer, où il aura passé presque toute sa vie. Dans le jardin du musée qui lui est consacré, une statue de femme représentant la Méditerranée orne sa tombe.

Copyright © Laura Pujol / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 8 août 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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