James Scudamore

James Scudamore

Un temps retenu pour le prestigieux Booker Prize, Fils d'Heliopolis n'est pourtant que le deuxième roman de l'écrivain londonien James Scudamore et peut-être l'un des plus étonnants de la rentrée littéraire. Après avoir vécu entre le Brésil, l'Angleterre ou le Japon, le jeune homme, grand admirateur de J.G. Ballard et de Joseph Conrad, a eu en effet la bonne idée d'écrire à la lumière de sa propre expérience de voyageur.

Il s'empare ici d'une des plus étonnantes mégalopoles mondiales pour se mettre dans la peau du jeune Ludo. Né dans une favela de São Paulo, ce dernier est adopté par un magnat brésilien qui engage du même coup sa mère biologique en tant que cuisinière personnelle. Plus tout à fait enfant des rues, ni complètement nanti, le garçon va se chercher à la croisée de deux mondes. Fils d'Heliopolis passe allègrement des tours luxueuses aux quartiers pauvres avec luminosité et talent.

"Cette histoire était une manière pour moi d'explorer l'idée de charité en tant que prise de pouvoir sur la vie d'autrui", explique James Scudamore qui a lui-même été enseignant auprès d'enfants orphelins en Equateur. Loin d'être moralisateur, ce roman est aussi empli de couleurs et des plaisirs sensuels car l'on y parle cuisine, goûts: "Souvent, dans la vie, la nourriture et les sentiments sont très liés. Pour Ludo, fils de cuisinière, encore un peu plus".

Un auteur à suivre.

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James Scudamore, Fils d'Heliopolis (Éditions 10/18).

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, jeudi 25 novembre 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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