Philip Roth

Philip Roth

À chaque année son Nothomb... et son Philippe Roth. L'auteur juif américain, qui fait preuve d'autant de régularité, délaisse dans son dernier roman, Indignation, son quotidien d'homme vieillissant pour imaginer sa propre vie si ses choix avaient été différents.

Ici, celle du jeune Marcus Messner, fils de boucher casher de Newark (New Jersey), qui décide de partir à l'université de Wineburg, dans l'Ohio, pour échapper à un père dont les craintes finissent par l'étouffer. Nous sommes en 1951, et la menace d'une incorporation pour la guerre de Corée, qui fait rage et absorbe la jeunesse américaine, plane au-dessus de sa tête. Une menace dont on connaît l'issue, fatale, tôt dans le roman.

C'est donc dans la logique du destin qu'il faut trouver l'intérêt de ce livre, sorte de cauchemar, où le héros en quête d'une liberté absolue lutte à chaque instant contre les conventions. De cette quête illusoire, Philip Roth tire une morale: "Nos décisions les plus banales ont les conséquences les plus totalement disproportionnées".

-------

Philip Roth, Indignation (Éditions Gallimard).

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 25 octobre 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
Newsletter / Entrez votre adresse e-mail:    

Facebook Facebook   Newsletter Lettre d'info   Twitter Twitter