Signe que l'actualité inspire les écrivains, plusieurs d'entre eux se sont penchés dernièrement sur les maux ressentis par les travailleurs. Alors que Nathalie Kuperman (Nous étions des êtres vivants, Gallimard) a choisi le témoignage, Philippe Claudel, dans L'Enquête, a préféré adopter le ton de la fable d'anticipation pour évoquer le mal-être des employés.
L'auteur des Âmes grises (Prix Renaudot en 2003) nous plonge d'emblée dans l'aventure d'un homme chargé d'enquêter sur une récente vague de suicides dans une entreprise. Ici, pas de noms mais uniquement des fonctions, une atmosphère étrange et absurde empruntée dignement à Franz Kafka et un propos qui saura, au final, toucher juste.
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Philippe Claudel, L'Enquête (Éditions Stock).