Virginie Despentes

Virginie Despentes

Un style nerveux, incisif, parfois un peu "trash" comme il se doit, et une acuité à faire pâlir bien des plumes de cette rentrée littéraire... Virginie Despentes a retrouvé son meilleur niveau depuis Baise-moi (1993).

Entre roman noir, road book palpitant et satire sociale, l'auteur de King-Kong théorie se voit d'ailleurs retenue en bonne place sur la première sélection du Prix Goncourt.

Retourner les clichés L'histoire est celle de Valentine, 15 ans, qui disparaît. Fugue ou enlèvement ? Son père, écrivain nanti aux tendances dépressives, est très inquiet. Lucie, détective privée mollassonne et accessoirement hétérosexuelle, se lance sur ses traces. Incapable de remonter la moindre piste, elle fait appel à la crème des détectives, "la Hyène", lesbienne "provoc" qui siffle les femmes et se bat comme un homme. Si les clichés ne sont jamais très loin concernant ces deux personnages que tout oppose, Virginie Despentes s'en sort haut la main grâce à un récit en forme de road book où tout le monde en prend pour son grade: bourgeois et banlieusards, juifs et catholiques, machos et ados...

On pourrait reprocher à l'écrivain de catégoriser les populations mais ce serait sans compter sur l'ironie mordante de l'auteur qui sait se servir des stéréotypes pour mieux les retourner. Et offrir à ses lecteurs une ultime scène aux allures de bouquet final explosif.

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Virginie Despentes, Apocalypse bébé (Éditions Grasset).

Copyright © Mélanie Wolfe / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 15 septembre 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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