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La République des Lettres

Rainer Maria Rilke

Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète

La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0207-4
Livre numérique (format ePub)
Prix : 5 euros
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Martine Aubry

Martine Aubry

C'est une Martine Aubry très offensive qui a clôturé ce dimanche à La Rochelle l'Université d'été du Parti Socialiste.

Devant les ténors du parti -- au premier rang desquels Ségolène Royal (très applaudie), François Hollande, Bertrand Delanoë, Laurent Fabius, Pierre Mauroy, Jean-Marc Ayrault, Harlem Désir ou encore Benoît Hamon -- et une salle comble de simples militants scandant "Tous ensemble, tous ensemble !", la première secrétaire du PS a lancé une attaque en règle contre Nicolas Sarkozy, et notamment contre sa politique "odieuse" menée en matière de sécurité. Le bilan de Nicolas Sarkozy est "mauvais parce que sa politique est mauvaise", a-t-elle lancé dans un long discours de clôture qui ne se voulait pas que réquisitoire mais aussi avant-programme du PS pour l'élection présidentielle de 2012.

Évoquant un "été de la honte" pour "la France de Voltaire, Hugo, Zola, Camus", et un président de la République "qui oppose les Français entre eux", Martine Aubry a fustigé un "échec complet" dans le domaine de la sécurité, pourtant un des thèmes de prédilection de Nicolas Sarkozy, "en charge du dossier depuis huit ans". "Comme toujours quand la droite s'enlise dans ses échecs, ou dans ses affaires, elle sort sa botte secrète, le discours contre l'insécurité. C'est la faute aux aux immigrés, aux minorités, aux parents, aux enfants et même aux maires, [...] c'est la faute à tout le monde sauf à ceux qui ont depuis dix ans tous les leviers du pouvoir d'état pour régler le problème !" a-t-elle ironisé.

Sur le dossier des Roms, la maire de Lille estime que leur expulsion brutale de France n'est pas une attitude "digne d'un président de la République". Elle s'offusque aussi contre sa proposition "exécrable" de déchéance de la nationalité. "Punir différemment deux citoyens, c'est contraire à toutes les valeurs de la République et contraire à notre constitution". Faisant en outre allusion au discours de Grenoble elle n'a pas hésité à interpeller directement Nicolas Sarkozy: "Vous aggravez les problèmes au lieu de les résoudre", ajoutant que si la gauche gagne la présidentielle de 2012, "Nous mettrons de la raison et des moyens là ou l'UMP préfère la stigmatisation. Nous en appellerons au rassemblement des Français au lieu de créer de la tension entre les territoires et les communautés, [...] nous montrerons qu'en matière de sécurité, aujourd'hui comme hier en matière économique, comme hier en matière de comptes publics, comme toujours en matière de justice, la crédibilité a changé de camp".

Sur la sécurité, le PS détaillera d'ailleurs ses propositions "le 2 octobre prochain", lors d'un forum national co-piloté par François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, et Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national en charge de la sécurité. Un plan devrait être annoncé, qui tournera autour de la "prévention", de la "dissuasion" et de la "sanction", et comprenant notamment des mesures comme le rétablissement de la police de proximité, la mise en place de travaux d'intérêt général, des programmes de prévention de la délinquance ou encore une loi sur le trafic des armes à feu. "Pour avoir des résultats, il faut une autre politique", affirme Martine Aubry.

La politique économique menée par Nicolas Sarkozy a également été violement critiquée: "Si l'endettement et le déficit étaient des sports olympiques, on remporterait l'or", déclare ainsi Martine Aubry qui craint "un automne très sombre" et "un budget d'austérité inouï préparé par le gouvernement Fillon". Qualifiant la réforme des retraites de "totalement irresponsable", elle prône pour sa part une autre réforme, plus crédible, plus juste et plus novatrice. Sur ce sujet, elle rappelle que le PS se mobilisera pour les grandes grèves et manifestations prévues les 4 et 7 septembre prochains afin de défendre l'âge légal de la retraite à 60 ans. Elle promet aussi une réforme fiscale, en supprimant notamment le bouclier fiscal accordé par Nicolas Sarkozy aux Français les plus riches et en rénovant les impôts sur le revenu et sur les sociétés.

Baisse du pouvoir d'achat, chômage, environnement, Europe, affaire Woerth-Bettencourt, Martine Aubry a abordé tour à tour de nombreux autres autres sujets où Nicolas Sarkozy et ses sbires -- Brice Hortefeux, Eric Woerth, Christian Estrosi, Frédéric Lefebvre, etc -- ont selon elle lamentablement échoué: "Trois ans d'échecs, trois ans de promesses non tenus, trois ans de dérapages". [...] "Nicolas Sarkozy nous promettait la rupture, c'est plutôt la cassure entre ses promesses et les résultats, entre lui et le peuple", a-telle fustigé en dénonçant en outre très durement "la collusion entre la droite et les milieux d'affaires, le glissement permanent vers le conflit d'intérêts".

Assurant que le PS allait désormais incarner "une alternative crédible" elle rappelle que le choix du candidat de la gauche se fera dans le cadre de primaires, à l'automne 2011, et promet que le parti sera au rendez-vous de 2012. "Nous ne décevrons pas, nous serons prêts pour bâtir ensemble une autre France", a-t-elle conclu.

Copyright © Hortense Paillard / , Paris, dimanche 29 août 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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