Johnny Clegg

Johnny Clegg

Sa musique, mélange de pop occidentale et de rythmes zoulous, a traversé les frontières de son pays et fait danser la planète (plus de cinq millions de disques vendus). A l'occasion de ses trente ans de carrière, Johnny Clegg, auteur des inoubliables hits Asimbonanga et Scatterlings of Africa, a rassemblé trente-quatre de ses titres dans Spirit Is The Journey, enregistrés entre 1979 et 2006. Ce n'est évidemment pas un hasard s'il a choisi de sortir ce best of en même temps que la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, pays dont il est l'ambassadeur culturel depuis des décennies. L'occasion pour le Zoulou blanc -- on se souvient de ses prises de position franches contre l'apartheid -- de commenter la vie au coeur de la nation Arc-en-ciel et d'évoquer les moments forts de sa carrière.

Quels sont les nouveaux combats que doit mener l'Afrique du Sud ?

Johnny Clegg: Chômage, pauvreté, sida, xénophobie, éducation, santé... les problématiques traditionnelles associées à un pays en développement. C'est un combat différent de l'apartheid, plus difficile, parce que l'ennemi n'est pas défini et est souvent caché par un nouveau sentiment de liberté: "Nous sommes en démocratie, on peut se reposer maintenant, on a un nouveau pays..."

Que représente la Coupe du monde de football pour le pays ?

Johnny Clegg: Après avoir subi un boycott culturel durant vingt ans, c'est une sorte d'importante validation de l'Afrique du Sud en tant que pays "normal". Pour nous, cette Coupe du monde est un symbole de notre émancipation.

Quel est votre plus grand souvenir sur scène ?

Johnny Clegg: Lorsque Nelson Mandela est monté sur scène avec moi. C'était en Allemagne, en 1996. J'avais écrit Asimbonanga, dix ans auparavant, et c'était juste magique de chanter cette chanson avec lui à mes côtés.

Le souvenir de votre découverte de la danse zouloue ?

Johnny Clegg: J'avais 14 ans, et quand j'ai vu les hommes zoulous danser, j'ai su qu'ils connaissaient le secret de la masculinité. J'ai pensé que, peut-être, c'était quelque chose que ma culture avait oublié. Je me suis mis en tête de percer ce mystère.

Vingt-cinq ans après votre combat contre l'apartheid, quelle est la nature de votre engagement ?

Johnny Clegg: Il ne s'inscrit pas sur la scène politique, mais à un niveau culturel. Parce qu'il est important de continuer de jeter des ponts entre les langues, les cultures, les danses, dans la nouvelle Afrique du Sud.

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• Johnny Clegg, Spirit Is The Journey (EMI).

Après Paris, cette semaine, le chanteur sera en concert à Carcassonne (Aude) le 14 juillet, à Béziers (Hérault) le 15 juillet, à Guérande (Loire-Atlantique) le 18 juillet et à Vence (Alpes-Maritimes) le 24 juillet.

Copyright © Henri Jimenez / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 16 juin 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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