Stefan Zweig

Il fallait de l'audace pour publier une biographie romancée sur Stefan Zweig, monument de la littérature autrichienne, traduit en trente langues et auteur de près de quatre-vingt ouvrages. Celui qui en 1939 prononçait l'oraison funèbre de Sigmund Freud à Londres. Celui qu'Albert Einstein lui-même demandait à rencontrer.

C'est pourtant à cette périlleuse tâche que Laurent Seksik s'attelle avec finesse dans Les derniers jours de Stefan Zweig, qui relate les six derniers mois de la vie de l'écrivain. Une vie d'exilé ayant fui dès 1934 l'Autriche et la montée du nazisme pour Londres, où il rencontre Lotte, sa seconde épouse, avant de partir pour New York, quittée elle en septembre 1941 pour le Brésil, sa dernière destination. Dès lors, de septembre 1941 à février 1942, c'est la descente aux enfers pour Stephan Sweig.

Laurent Seksik dresse le portrait d'un auteur à qui la barbarie nazie a tout volé, jusqu'au désir d'écrire. "Est-on encore écrivain quand on n'est plus lu dans sa langue ?", s'interroge ainsi Stefan Zweig.

En deux cents pages, entre rêve d'un nouveau départ et désespoir, Laurent Seksik révèle un couple que la passion amoureuse n'aura pas sauvé et sonde l'âme complexe de cet humaniste, jusqu'au point de non-retour. Le 22 février 1942, Stefan Zweig et son épouse s'empoisonnent en absorbant du véronal.

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Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig (Éditions Flammarion).

Copyright © Mélanie Wolfe / republique-des-lettres.fr, Paris, jeudi 25 février 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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