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La République des Lettres

Rainer Maria Rilke

Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète

La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0207-4
Livre numérique (format ePub)
Prix : 5 euros
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Dominique de Villepin

Dominique de Villepin

Trois mois après la fin du très médiatique procès Clearstream, Dominique de Villepin est enfin fixé sur son sort. L'ancien premier ministre de Jacques Chirac a été relaxé de tous les chefs d'accusation par le Tribunal correctionnel de Paris, les magistrats estimant que la preuve de sa "complicité par instruction" n'était pas apportée.

Ce jugement intervient le jour même de l'anniversaire de Nicolas Sarkozy qui fête aujourd'hui ses 55 ans. À l'encontre de tous les usages, le chef de l'Etat s'était en effet porté partie civile dans cette sombre affaire mêlant politiciens, banquiers, industriels, militaires et barbouzes de tous poils, accusant notamment Dominique de Villepin de complicité et de dénonciation calomnieuse. Le Parquet estimait à sa suite que l'accusé était informé que les listings de comptes bancaires provenant de la banque Clearstream étaient des faux et que les noms de plusieurs personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, avaient été rajoutés pour salir leur image. Il l'estimait coupable de ne pas avoir arrêté la "conspiration", ceci afin de mettre Nicolas Sarkozy hors jeu pour les élections présidentielles de 2007. Le procureur de la République Jean-Claude Marin avait alors requis 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende contre lui, ce qui aurait pu sonner le glas de sa carrière politique. "Nicolas Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher, je vois que la promesse a été tenue", avait alors lancé l'ancien chef de gouvernement. Pourtant, quarante jours d'audience à l'automne dernier n'ont pas suffi à apporter la preuve de son éventuelle implication dans l'affaire Clearstream et le tribunal a finalement jugé qu'il "n'avait pas connaissance de la fausseté des listings".

La décision du tribunal a du coup provoqué un nouveau lapsus d'étranglement chez Nicolas Sarkozy. Après avoir traité Dominique de Villepin de "coupable" en plein interview télévisé alors que la Justice n'avait encore rendu aucun jugement, cet ancien avocat de profession annonce aujourd'hui dans un communiqué qu'il "ne fera pas appel de la décision du Tribunal correctionnel", ce qu'il n'a de toute façon juridiquement pas la possibilité de faire. L'article 497 du code de procédure pénale précise en effet que seul le parquet est en droit de faire appel du jugement, sous dix jours, lorsqu'il n'y a pas de condamnation au civil.

La 11e chambre d'instruction du Tribunal correctionnel de Paris condamne en revanche les autres prévenus, à l'exception de Denis Robert. Selon les attendus du jugement, Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président exécutif d'EADS, est désigné comme "l'initiateur [et] auteur matériel" de la dénonciation. Reconnu coupable de "dénonciation calomnieuse", de "recel d'abus de confiance" et d'"usage de faux", il est condamné à trois ans de prison, dont quinze mois ferme, trois ans de mise à l'épreuve et 40.000 euros d'amende. L'informaticien Imad Lahoud, qui a trafiqué les fichiers, a lui été déclaré coupable de "complicité" pour les mêmes délits. Il a été condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme, et à une amende de 40.000 euros. Florian Bourges, ex-auditeur d'Arthur Andersen, qui a transmis les données de Clearstream à Denis Robert et Imad Lahoud, a pour sa part été reconnu coupable de "délit d'abus de confiance". Il écope de quatre mois de prison avec sursis. Quant à l'ancien journaliste Denis Robert, poursuivi pour "recel d'abus de confiance et de vol", il a été comme Dominique de Villepin purement et simplement relaxé.

C'est donc avec la sérénité de celui qui n'a "rien à se reprocher" que Dominique de Villepin peut désormais se lancer à la conquête de l'Elysée. "Je n'ai aucune rancoeur, aucune rancune. Je veux tourner la page", a-t-il lancé à la sortie de l'audience. "J'ai été blessé par l'image que l'on a voulu donner de la politique, de l'engagement qui a été le mien pendant 30 ans et c'est vers l'avenir que je veux me tourner, pour servir les Français et contribuer dans un esprit de rassemblement au redressement de la France", a-t-il ajouté. Bénéficiant d'une certaine popularité, Dominique de Villepin ne cache pas ses ambitions et ne manque jamais une occasion de faire entendre sa différence, notamment en matière de politique étrangère de la France. Ses réseaux, clubvillepin.fr et villepincom.net, fondés récemment avec l'objectif Elysée 2012 en ligne de mire, revendiquent aujourd'hui quelque 8.000 membres et de plus en plus d'élus de droite relaient ses critiques contre la politique menée par Nicolas Sarkozy.

Copyright © Hortense Paillard / , Paris, jeudi 28 janvier 2010. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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