ean-Bertrand Aristide, ex-président d'Haïti, publiera prochainement un livre sur son "enlèvement" par la France et les Etats-Unis qu'il accuse de "coup d'état. Confronté à une insurrection armée et de fortes pressions internationales, Aristide avait brusquement "démissionné" le 29 février dernier, quittant de nuit Port au Prince pour atterrir d'abord en Centrafrique avant de séjourner quelques temps en Jamaïque. Accueilli personnellement par Thabo Mbeki, il vit aujourd'hui en Afrique du Sud où il achève la rédaction de son livre et apprend le zoulou. Il dit être toujours en "profonde communion" avec le peuple haïtien qui aspire à la démocratie et appelle de nouveau l'ONU à enquêter sur les conditions controversées de son départ forcé qu'il estime illégal et anti-constitutionnel, affirmant avoir été purement et simplement kidnappé et contraint à l'exil par des agents spéciaux américains. Début juin, l'Organisation des Etats américains (OEA) a adopté une résolution qui reconnaît officiellement conforme à la Constitution haïtienne de 1987 l'actuel gouvernement de transition du premier ministre Gérard Latortue et du président intérimaire Boniface Alexandre. Elle qualifie de "démission" le départ d'Aristide. Une force multinationale conduite par les Etats-Unis est en place depuis février avec mission de sécuriser le pays qui compte encore, selon Amnesty International, quelque 25.000 haïtiens armés, rebelles politisés ou bandits profitant de la situation confuse et du manque de moyens policiers. Des élections législatives et présidentielles sont prévues pour septembre et novembre 2005. Haïti, première république noire, est devenue indépendante en 1804 après la victoire des anciens esclaves sur les troupes françaises.