Marcela Iacub

La liberté s'arrête où commence l'oppression. Ainsi peut-on moraliser une "libération sexuelle" qui, selon le diagnostic de Marcela Iacub, est menacée d'un "nouvel ordre sexuel", pour reprendre le titre de Christian Authier... En effet, le crime sexuel motive un quart de la population carcérale. Un féminisme androphobe a cru devoir imposer non pas "un modèle idéal, mais bien une contrainte légale", castrant le libéralisme amoureux.

Brocardant une ministre qui voulut nous protéger de la pornographie, la relation obligée avec le crime est mise en doute. Réprimer justement les tournantes, la pédophilie, ne signifie pas victimiser le violé au point d'en faire un paraplégique mental détruit pour la vie... Car le sexe n'est pas l'âme. Ne punissons pas l'image porno et son vivier de fantasmes, même réducteurs, mais le crime réel.

Pourquoi interdire la prostitution libre de tout proxénète dès lors qu'il y a contrat avec le client? Les Pays-Bas en font une profession, reconnaissant son utilité sociale. Consentir n'est pas cet esclavage qui entame notre capacité de dire "oui". Une femme peut vouloir d'un rapport sans séduction ni lendemain. Mais ne doit pas monopoliser les droits sur l'enfant.

Sur le mode du conte et du dialogue philosophique confié à la bouche de Louise Tugènes, c'est une satire pleine d'ironie et soigneusement argumentée de nos moeurs. Si l'on n'est pas toujours convaincu, on ne peut se défendre d'y lire la voix du bon sens. Un petit essai qui égale les plus grands.

Copyright © Thierry Guinhut / republique-des-lettres.fr, Paris, dimanche 15 décembre 2002. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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