Clint Eastwood et Woody Allen feraient-ils un concours du réalisateur le plus prolifique ? Si le cinéaste new-yorkais enchaîne les comédies dramatiques, Clint Eastwood, de son côté, continue ses cours d'éducation civique sur grand écran. Après la leçon de tolérance de Gran Torino, place à l'amitié entre les peuples dans Invictus, récit de l'accession au pouvoir du dirigeant sudafricain Nelson Mandela, et de sa volonté de rapprocher Blancs et Noirs par l'entremise du rugby.
Nous sommes en 1994, et l'ex-leader de l'ANC, qui a passé vingt-sept ans de sa vie en prison, est choisi pour être celui qui incarnera la réconciliation du pays, alors que l'apartheid l'a mis au ban des nations pendant des années. Mais entre les différentes communautés, les a priori et les rancoeurs restent bien vivaces. A la surprise générale, Nelson Mandela va s'appuyer sur l'équipe nationale de rugby des Springboks, pourtant symbole de l'apartheid, et sur la Coupe du monde de rugby qui doit débuter l'année suivante, pour rassembler le peuple sud-africain.
A la hauteur des plus récents films de Clint Eastwood (Gran Torino et Million Dollar Baby), Invictus vaut aussi pour le casting et l'interprétation des acteurs. Pour ceux qui se souviennent encore de cette Coupe du monde, la ressemblance -- y compris dans la reconstitution des matchs -- avec les protagonistes de l'époque est frappante. Mention spéciale pour Morgan Freeman, dans l'un de ses plus beaux rôles en leader plein de sagacité.
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Clint Eastwood, Invictus, avec Morgan Freeman et Matt Damon.