Colum McCann

Colum McCann

La Grosse Pomme n'en finit pas d'inspirer les écrivains. Mais force est de constater que rares sont ceux qui parviennent à en extraire son essence la plus pure. Colum McCann est de ceux-là. Révélé par Les saisons de la nuit, l'écrivain irlandais installé à New York s'intéresse à nouveau à la "villemonde" dans ce gros roman au titre long comme un voyage. Et l'auteur de rendre une fois de plus leur dignité aux paumés et aux déshérités, cette fois dans le New York des années '70. Comme un pied de nez aux attentats du 11 septembre 2001, l'histoire débute avec l'exploit d'un funambule qui parvient à danser sur un fil entre les deux tours du World Trade Center (inspiré de l'exploit réel de Philippe Petit en août 1974), prétexte à raconter le destin de personnages, témoins plus ou moins directs de cet événement. On y croise un prêtre à la foi vacillante, des prostituées très usées, un couple de hippies à la dérive, une mère esseulée inconsolable depuis la mort de son fils au Vietnam, ou un adolescent rêvant de devenir photographe. Force est de constater que Colum McCann parvient à dépasser le portrait d'une ville pour nous emmener sur les rives plus larges de l'humain. Sa plume, emplie de compassion, évite l'écueil du misérabilisme et transporte le lecteur dans un univers vertigineux.

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Colum McCann, Et que le vaste monde poursuive sa course folle (Éditions Belfond)

Copyright © Thierry Guinhut / republique-des-lettres.fr, Paris, vendredi 02 octobre 2009. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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