Mahmoud Abbas

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen, 74 ans), a été réélu dimanche à la tête du Comité central du Fatah, le mouvement de libération palestinien fondé en 1959 par Yasser Arafat. Quelque 2.200 délégués de Palestine et de l'étranger, réunis depuis une semaine à Bethlehem (Cisjordanie), l'ont reconduit par acclamation à son poste lors du 6e Congrès général du parti, le 1er à se tenir dans les territoires palestiniens. L'une des principales considérations ayant joué en sa faveur est sa légitimité devant les Occidentaux, qui constitue un soutien crucial pour la cause palestinienne. Au cours de la conférence, les délégués ont également élu les nouveaux représentants du Comité central (22 membres) et du Conseil révolutionnaire (120 membres), les deux principales instances gouvernant le parti.

En coulisses, ce 6e Congrès du Fatah a aussi été l'occasion pour plusieurs leaders palestiniens de placer leurs pions en vue de succéder à Mahmoud Abbas lors des élections législatives qui se tiendront l'année prochaine. Parmi eux, on relève notamment les noms de Mohammed Dahlan (48 ans), ancien responsable du service de sécurité soutenu par les Etats-Unis, et Ahmed Qoreï (72 ans), ancien premier ministre et principal négociateur des accords d'autonomie conclus avec Israël en 1993. Un troisième candidat potentiel est aussi en lice: Marwan Barghouti (50 ans), condamné par Israël à la prison à perpétuité et incarcéré depuis 2002.

Un programme politique réaffirmant la légitimité de la résistance face à Israël a en outre été approuvé à la quasi unanimité. Il souligne notamment que "les Palestiniens ont le droit de résister à l'occupation israélienne par tous les moyens possibles afin de défendre l'unité nationale et l'indépendance palestinienne". S'il réitère son engagement en faveur des négociations de paix avec Israël, le Fatah n'en rappelle pas moins dans cette charte que son but est la libération de la Palestine et la fondation d'un État palestinien avec Jerusalem-Est comme capitale. Il indique enfin ne plus tolérer la poursuite de la colonisation israélienne.

Sans suprise, ce droit affirmé "à la résistance contre l'occupant" a suscité la colère d'Israël. Pour le ministre de la Défense, Ehud Barak, le Fatah n'est désormais "pas moins extrémiste que le Hamas" et pour le premier ministre, Benyamin Netanyahou, il n'est pas question de cesser l'expansion des colonies. Ce dernier réaffirme haut et fort qu'il n'y aura d'Etat palestinien que sous forme d'une "entité administrative séparée et totalement désarmée", et que le préalable à toute négociation de paix est la reconnaissance d'Israël comme "Etat juif".

Copyright © A. M. Levy / republique-des-lettres.fr, Paris, lundi 10 août 2009. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
Newsletter / Entrez votre adresse e-mail:    

Facebook Facebook   Newsletter Lettre d'info   Twitter Twitter