Xavier Darcos

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
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Xavier Darcos

Le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, défend aujourd'hui son projet de lutte contre les armes à l'école, mais ses mesures préconisant détecteurs de métaux, fouilles des cartables et policiers dans les établissements scolaires heurtent les esprits.

Chaque mois, une vingtaine de cas de violence grave avec arme blanche ou arme "par destination" (ciseaux, compas, etc) sont recensés dans les collèges et lycées, selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale. Pour endiguer ce phénomène très médiatisé, Xavier Darcos organise aujourd'hui une réunion avec les collectivités locales, les parents d'élèves et les chefs d'établissement sur "la lutte contre l'intrusion d'armes" en milieu scolaire. Et les discussions risquent d'être vives, les propositions en débat étant déjà sous le feu des critiques, y compris au sein du gouvernement. Malgré tout, Xavier Darcos entend bien défendre ses mesures. Il souhaite en particulier la mise en place d'une "force mobile d'agents" dépendant du rectorat et pouvant opérer des fouilles dans les cartables des élèves. Une proposition décriée par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui ne veut pas morceller les forces de police avec la création d'une énième brigade spéciale. Le haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, s'est lui aussi prononcé contre une fouille systématique des sacs, au même titre que la très influente Fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement (Peep, pourtant classée à droite) et la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves des Écoles publiques (FCPE), pour qui le ministre de l'Éducation nationale ne fait que "stigmatiser et culpabiliser les parents et les jeunes, alors que les suppressions de postes ne permettent pas un encadrement suffisant pour mettre en place éducation et prévention de la violence". Même son de cloche du côté des syndicats d'enseignants, eux aussi déjà très remontés contre les milliers de suppressions de postes dans l'Éducation nationale. "Le quotidien, ce ne sont pas les armes, mais les incivilités, les insultes, voire les violences légères. Le vrai travail est éducatif, avec des personnels adéquats", indique Gérard Aschieri, Secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU, première organisation syndicale de la fonction publique d'État). Mais Xavier Darcos a réitéré hier ses propositions, notamment sur les portiques de détection de métaux. Il souhaite en outre créer un régime de sanctions financières pour les parents des élèves ayant introduit des armes au sein d'une école. Autre mesure surprenante: le changement de statut des chefs d'établissement, qui auraient désormais la compétence d'Officiers de Police Judiciaire, afin de pouvoir ordonner des fouilles corporelles sans avoir besoin de l'autorisation de l'élève.

Plus qu'un simple renforcement de la surveillance normale des écoles, beaucoup d'éducateurs voient dans ces dispositions le développement d'un projet de société ultrasécuritaire. "Depuis Napoléon, l'école a un rôle symbolique très fort en France, explique l'historien de l'éducation Claude Lelièvre. En formant les esprits, on met de l'ordre dans la société. Or, si les mesures de Xavier Darcos passent, cela induira un renoncement à cette idée puisque désormais il reviendra aux forces de police de mettre de l'ordre à l'école". Le dossier est véritablement sensible, à tel point que Nicolas Sarkozy, qui ne cesse de multiplier les lois sécuritaires dans tous les secteurs de la société, a décidé de le reprendre à son compte. Le président de la République doit convier demain à l'Elysée les principaux acteurs de la Police, de la Justice et de l'Education pour une réunion sur ce thème. Xavier Darcos lui soumettra alors les mesures retenues.

Copyright © Jean Bruno / republique-des-lettres.fr, Paris, mercredi 27 mai 2009. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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