Les déboires de la France au Liban et dans la sphère méditerranéenne sont analysés dans Rafic Hariri, un homme d'affaires premier ministre. Le journaliste franco-libanais René Nabaa relate le parcours de Rafic Hariri, homme d'origine modeste devenu milliardaire et qui s'imposera comme Premier ministre (1992-1998) avec "une fortune équivalent au PNB du Liban". L'auteur passe au crible les irrégularités de la gestion d'un Liban en reconstruction, après 15 ans de guerre civile, par Rafic Hariri à qui "tout était dû parce qu'il pouvait tout acheter (...) et qui achetera tout et rien, beaucoup de biens et de personnes, au mépris de l'histoire de son propre pays...". Les deux derniers chapitres du livre sont consacrés aux relations entre Rafic Hariri et la France. "L'implosion politique de Rafic Hariri, écrit René Nabaa, pose en filigrane le problème des rapports entre la France et le Liban sous la présidence de Jacques Chirac tant était manifeste la connivence" entre les deux hommes, "tant était démonstrative la manifestation de leur amitié". "Paris a semblé percevoir l'éviction de Rafic Hariri comme la marque d'un manquement libanais à son égard", note-t-il avant de conclure que "sur fond de récomposition géopolitique régionale marquée par la montée en puissance des élites dirigeantes anglophones, notamment en Syrie et au Liban, le bilan de la France dans l'espace arabe au cours de la dernière décennie du XXe siècle s'apparente à une Bérézina diplomatique".