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La République des Lettres

Jean-Claude Mailly

La Fête du travail s'annonce chaude. Quatorze organisations de gauche ont signé un appel commun pour faire de cette journée "un coup d'arrêt à la politique de Nicolas Sarkozy et du Medef". Et pour la première fois, toutes les organisations syndicales -- CFDT, CGT, FO, UNSA, CFTC, FSU, CFE-CGC, Sud -- seront réunies un 1er Mai sous une même bannière, pour la défense de l'emploi et des salaires. Parmi elles, Force Ouvrière (FO), dirigée par Jean-Claude Mailly.

Qu'espérez-vous de la mobilisation du 1er mai ?

Jean-Claude Mailly: Nous demandons à la fois plus de pouvoir d'achat, un coup de pouce au Smic mais aussi une obligation législative pour les entreprises qui reçoivent une aide publique de donner des contreparties en termes d'emploi. En ce qui concerne la mobilisation, il faudrait, pour être réussie, qu'elle soit à la même hauteur que les dernières. Ce qui est délicat, c'est qu'il s'agit d'un jour férié accolé à un week-end, donc les prévisions sont plus difficiles à établir.

Le climat social est très tendu. Craignez-vous des débordements ?

Jean-Claude Mailly: Aujourd'hui, je fais le constat que les syndicats n'ont pas été débordés ! Pour le moment, je suis pragmatique. Quand des conflits ont eu lieu, les syndicats étaient présents, et on a toujours dit qu'on était contre la violence ! Mais je crois aussi que le gouvernement sous-estime le développement du sentiment d'injustice. Après, je ne lis pas dans le marc de café sur ce qui peut se passer dans l'avenir.

Qu'en est-il de l'après-1er Mai ?

Jean-Claude Mailly: Nous avons suggéré une journée de grève pour monter d'un cran la pression sur le gouvernement. Mais ce n'est pas parce qu'il y a une unité d'action qu'on est d'accord sur tout ! On doit discuter des modalités le 4 mai, mais même s'il y a des divergences on continuera dans l'action !