Présentée en 2008 aux Jeux Olympiques de Pékin, Marco Polo, dernière création de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, s'installe du 6 au 15 mars au Palais des Congrès de Paris.
Après "Conditions humaines" et "Le marquis de Sade", à quel type de voyage invite "Marco Polo" ?
Marie-Claude Pietragalla : Marco Polo est un voyage poétique traité comme un conte fantastique et futuriste, inspiré du Livre des merveilles. Sur scène, Marco Polo voyage à travers les cinq éléments asiatiques: le feu, l'eau, la terre, l'air, le métal. Guidé par une mystérieuse dame blanche, il évolue de monde en monde. De la route de la soie à un monde sous terre, sorte de ville suspendue à l'univers underground, pour finir son périple dans un monde de métal futuriste, robotisé et déshumanisé. C'est aussi un voyage intérieur, une rencontre entre l'Orient et l'Occident. D'ailleurs, Marco Polo fut l'ambassadeur de Kubilai Khan -- le petit-fils de Gengis Khan -- pendant vingt-cinq ans.
Vous incarnez la dame blanche. A quoi fait référence ce personnage ?
Marie-Claude Pietragalla : La dame blanche est un personnage fictif. Elle est là comme un oracle, une sorte de déesse qui, comme dans la mythologie, pousse les marins à voyager, à se surpasser.
Comment expliquez-vous l'intrusion de l'image d'animation dans votre travail ?
Marie-Claude Pietragalla : Pour donner cette dimension fantastique mêlée au rêve et à l'imaginaire, nous avons opté pour des images d'animation. Ce fut un travail assez lourd, puisqu'il a fallu un an pour les créer. D'ailleurs, Julien Derouault qualifie souvent Marco Polo de "manga dansé".
Sur scène, vous mêlez hip-hop, danse classique, arts martiaux. Pourquoi ce mélange des genres ?
Marie-Claude Pietragalla : Choisir des danseurs aux corps et aux cultures chorégraphiques différentes, c'est traduire la richesse du voyage de Marco Polo. Une mixité des genres qui se retrouve également au niveau musical... Armand Amar a conçu la musique comme un véritable livret. Il a en effet mélangé trois langues, l'italien, le persan et le mandarin; trois voix, celles d'un chanteur soufi, d'une chanteuse chinoise et de l'opéra italien. A travers leurs différences et leurs spécificités, il a su créer des correspondances. Pour la seconde partie, nous avons souhaité une musicalité plus électro avec Prodigy, les Chemical Brothers et Christophe. Toute musique peut être associée au mouvement, il suffit de le faire à bon escient.
-----
Marie-Claude Pietragalla, Marco Polo du 6 au 15 mars 2009 au Palais des Congrès, 2 place Porte Maillot 75017 Paris, Tél: 0892050050.