Guide Michelin

Biographie Thomas De Quincey
Thomas De Quincey
De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts

Éditions de La République des Lettres
ISBN 978-2-8249-0195-4
Prix : 5 euros
Disponible chez • Google • Fnac • Kobo • AmazoniTunes
et autres librairies numériques
Guide Michelin

Le premier Guide Michelin a été publié en août 1900 par les frères André et Edouard Michelin.

À l'époque, moins de 3.500 automobiles roulent en France et le futur "Guide rouge" n'est qu'une simple brochure publicitaire offerte pour l'achat de pneus sur le stand Michelin de l'Exposition universelle. Tiré à 35.000 exemplaires, il offre le plan de quelques grandes villes, des adresses utiles d'hôtels-restaurants et de pompes à essence ainsi que diverses "réclames" à l'attention des premiers automobilistes se lançant à l'assaut des routes françaises non goudronnées

C'est André Michelin qui prend la direction de l'affaire, son frère Edouard se concentrant pour sa part sur l'usine de pneus fondée à Clermont-Ferrand onze ans auparavant. L'éditeur n'hésite pas à affirmer que "ce guide qui naît avec le siècle durera autant que lui". Quelques années plus tard, la renommée du Guide Michelin est faite. En 1904, une édition est publiée pour la Belgique. En 1908, la liste des adresses s'étoffe tandis qu'on supprime la publicité. De 1914 à 1918, le petit guide cesse de paraître. Il ressurgit après guerre, devient payant et investit les rayons des librairies en 1920. Les bonnes adresses sont alors fournies par les automobilistes clients de Michelin et par quelques premiers inspecteurs anonymes employés par l'éditeur. La cartographie occupe de plus en plus de pages.

En 1923, une rubrique "Hôtels et restaurants recommandés" apparaît, remplacée en 1926 par un système de notation des restaurants, "l'Etoile de bonne table". 1926 est également l'année de la création du Guide régional, le premier guide touristique Michelin, ancêtre du Guide Vert d'aujourd'hui. La hiérachie des étoiles couvre la France entière à partir de 1931: une étoile pour "une très bonne table", deux étoiles pour un restaurant qui "vaut le détour" et le summum, trois étoiles, pour un restaurant qui "vaut le voyage" (Cette classification n'a bien entendu rien à voir avec les étoiles utilisées pour le classement préfectoral des hôtels). La parution est de nouveau interrompue au début de la seconde guerre mondiale. Au printemps 1944, les alliés font imprimer à Washington une édition spéciale du Guide Michelin, "For official use only", afin que l'armée dispose des plans des villes françaises pour la Libération.

A partir des années '50, où se développe véritablement l'usage de l'automobile, le petit vade-mecum des conducteurs se hisse régulièrement sur la liste annuelle des best-sellers de l'édition française. En 1956, il commence à couvrir l'Italie en plus de la France, de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Espagne et du Portugal. Le Guide Michelin s'impose par la rigueur de ses critères de classification, ses mises à jour annuelles, l'indépendance de ses choix et l'anonymat de ses inspecteurs qui ne préviennent pas de leur arrivée dans les restaurants et payent leur addition. Ses étoiles jouent de plus en plus un rôle majeur dans l'économie du tourisme.

À partir des années 1990, le Guide Michelin s'adapte à son temps, tout en conservant cependant son aspect austère. En 1998, apparaît le pictogramme du "Bib Gourmand", qui récompense un repas de bon rapport qualité/prix. Des commentaires et de nouveaux symboles adaptés à des besoins spécifiques pour les sites touristiques voient le jour. En 2003, le titre officiel devient "Le Guide rouge Michelin" (Il existe également le "Guide vert" et le "Guide jaune"). La collection qui couvre désormais tous les pays d'Europe s'attaque à partir de 2005 aux Etats-Unis, au Japon et à la Chine. Mais des critiques apparaissent aussi devant l'influence excessive de cet ouvrage qui fait et défait les réputations des établissements au gré des notations de ses 90 inspecteurs anonymes. En 2003, le cuisinier Bernard Loiseau, trois étoiles depuis 1991, se suicide sans laisser d'explication. On met en cause la pression indirecte exercée sur les chefs qui doivent se sacrifier pour gagner ou conserver une bonne note à leur restaurant. Certains d'entre eux refusent ostensiblement de jouer le jeu et ne veulent pas être notés. En 2004, l'un des inspecteurs Michelin, Pascal Rémy, critique sévèrement les méthodes du guide dans son livre L'inspecteur se met à table. Il est immédiatement licencié pour rupture de la clause de confidentialité de son contrat.

Côté chiffres, le Guide Michelin s'est vendu à quelque 30 millions d'exemplaires au cours du XXe siècle. Ses 26 éditions différentes couvrent aujourd'hui 23 pays. Plus d'un million d'exemplaires sont désormais vendus dans le monde chaque année, dont 370.000 en France. Depuis l'édition 2009, la 100e (puisque le guide n'est pas sorti pendant les deux guerres mondiales), les versions papier sont couplées à une version sur internet et à une version pour l'iPhone d'Apple avec service de géolocalisation par GPS. La dernière édition (2011) du Guide Michelin France répertorie au total quelque 7.891 établissements, dont 502 maisons d'hôtes et 3.419 restaurants. Elle propose également, pour la première fois, un palmarès des établissements de bien-être (spas, instituts de massages,..).

Parmi les concurrents du Guide rouge Michelin, on peut citer entre autres le Gault-Millau, fondé en 1969 par deux critiques gastronomiques connus pour leur promotion de la nouvelle cuisine des années 1960-70, et le Bottin Gourmand, créé en 1981 et rédigé par une équipe de 30 enquêteurs gastronomiques.

Copyright © Henri Jimenez / republique-des-lettres.fr, Paris, dimanche 31 juillet 2016. Droits réservés pour tous pays. Toute reproduction totale ou partielle de cet article sur quelque support que ce soit est interdite.
Noël Blandin / La République des Lettres
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